Un CEO et son Chargé de participation : Christophe Le Dref - CEO Dr Milou et

Jean-Pierre Laparre - Business Angel Chargé de Participation

Christophe Le Dref et Samuel Bernard ont co-fondé la plateforme Dr Milou, pour mettre en relation vétérinaires et propriétaires d'animaux de compagnie : prise de rendez-vous, consultation en ligne... Tout pour faciliter la vie des amoureux des animaux et de leurs compagnons. Créée en 2017, la startup a bouclé un premier tour de financement en 2019 avec WeLike et compte depuis des Business Angels à son capital, mais également de nombreux vétérinaires convaincus par la pertinence et la vision des deux fondateurs qui n'en sont pas à leur première entreprise. Après Vetalia et Vétophonie, ils se sont lancés dans cette nouvelle aventure entrepreneuriale avec Dr Milou. Ils peuvent compter sur le soutien de leurs investisseurs qui ont récemment renouvelé leur confiance dans la société à l'occasion d'une levée de fonds. Christophe et Jean-Pierre Laparre, Business Angel Investessor, reviennent sur ces années d'accompagnement.

Cela fait combien de temps que vous travaillez ensemble ? Qu’attendez-vous l’un de l’autre ?

Christophe Le Dref : Dr Milou a finalisé sa première levée de fonds en janvier 2019 et le Comité Stratégique s’est réuni pour la première fois en juillet 2019. Nous en sommes aujourd’hui à notre 15e réunion du Comité Stratégique.

En tant que fondateur, le Comité Stratégique me permet de sortir la tête du guidon. Sans le Comité, je ne prendrais pas le temps de m’arrêter pour faire le point, prendre de la hauteur et regarder les chiffres. J’attends aussi de la bienveillance de la part de mon Comité, qu’on puisse parler des réussites comme des difficultés. Le Comité Stratégique allie à la fois l’expérience et la bienveillance.

Jean-Pierre Laparre : Pour ma part, je ferais remonter notre collaboration à mars 2018, quand Dr Milou est entré dans le programme d’accélération de WeRaiseStartup et que j’en suis devenu le mentor. Entre ce moment-là et la levée de fonds, il y a eu un important travail de préparation et d’accompagnement à la levée, en particulier d’évangélisation de tout un groupe d’investisseurs eux-mêmes vétérinaires, en provenance directe des réseaux des deux fondateurs.

Comme pour chaque Comité Stratégique dont je fais partie, il y a déjà les aspects administratifs et financiers qui sont abordés lors de ces réunions afin de tenir informés les actionnaires de l’évolution de la société. De manière plus informelle, au-delà des enjeux de communication, le Comité doit se tenir dans un climat de confiance.

Etes-vous amenés à échanger en dehors des Comités Stratégiques ? Sur quoi et à quelle occasion ?

Christophe Le Dref : Cela arrive souvent, et avec tous les membres du Comité Stratégique, sur des sujets différents, selon l’expertise des Business Angels. Par exemple, je vais me rapprocher de Jean-Pierre pour des sujets financiers et de gestion d’entreprise, ou encore parce que je sais qu’il fait beaucoup de veille. Dernièrement, j’ai sollicité un autre actionnaire bilingue en anglais dans le cadre d’échanges avec un potentiel partenaire anglophone. Les actionnaires vétérinaires peuvent nous conseiller aussi sur des aspects plus techniques.

Pouvez-vous nous parler des Comités Stratégiques (fréquence, durée, organisation en amont, déroulement...) ? Quelles sont ses contraintes et qu’en retirez-vous in fine ?

Christophe Le Dref : En vue de chaque nouvelle réunion, j’établis un ordre du jour en 4 points : un focus sur l’activité, les KPI, les dossiers en cours, et un point sur les actions à mener. Ensuite, ce sont des échanges libres et du brainstorming pour résoudre les problématiques du moment. Les réunions durent en moyenne une heure.

En dehors du temps que cela monopolise, je ne vois pas les réunions du Comité Stratégique comme une contrainte. Néanmoins, j’avoue que je prépare ces réunions toujours un peu en dernière minute. Je devrais les préparer davantage pour prendre le temps de creuser les sujets et surtout de ne rien oublier. Le Comité Stratégique est vraiment une force qui aide à structurer intelligemment l’évolution de Dr Milou.

Jean-Pierre : Nous avons l’habitude de programmer la réunion suivante dès la fin de chaque Comité Stratégique, ce qui permet d’être régulier et de fixer d’emblée une date qui convient à tout le monde.

Quels sont à votre avis les facteurs clés de succès d’une bonne relation entre chargé de participation et CEO ?

Jean-Pierre Laparre : La bienveillance et le fait que le Chargé de Participation ne sorte pas du cadre de son rôle me semblent primordiale. Le Chargé de Participation n’est pas là pour dire à l’entrepreneur ce qu’il doit faire. Il doit apporter ses idées de manière empathique en essayant de comprendre les contraintes de l’entrepreneur avant tout. Il ne faut surtout pas se mettre en porte à faux avec le fondateur en adoptant une attitude antagoniste. Les Business Angels et les fondateurs doivent travailler en harmonie. Le but est le succès de l’entreprise et non de flatter les egos. Le Chargé de Participation peut orienter, accompagner, tout en essayant de rassurer.

Avec l’expérience, j’essaie d’identifier les caractères des fondateurs bien avant la levée, notamment grâce à des outils comme l’inventaire de personnalité RADHAR, qui aide à percevoir si le fondateur sera à l’écoute de ses actionnaires ou au contraire, difficile à canaliser. Idéalement, le fondateur doit avoir suffisamment de charisme pour emmener ses actionnaires avec lui, tout en restant gérable. Chez Dr Milou, les fondateurs sont déjà très conscients de leurs problématiques ; en qualité de Chargé de Participation, je ne suis donc pas là pour en rajouter, mais plutôt pour les aider à prendre de la hauteur en toute bienveillance.

Christophe Le Dref : La bienveillance est aussi importante pour moi. Je peux tout entendre dès lors que cela est dit avec bienveillance. Le Comité et les fondateurs doivent être dans une dynamique de co-construction, avec du partage d’expertise. En Comité, je me sens davantage avec des associés que des actionnaires car nous réfléchissons tous pour faire avancer le projet. Pour autant, je n’attends pas de mes Business Angels qu’ils gèrent la société.

Pouvez-vous nous parler d’un événement ou d’une situation où votre relation a été la plus fructueuse ?

Christophe Le Dref : Alors que l’on se préparait à repartir en levée de fonds, Jean-Pierre a suggéré de proposer des obligations convertibles en action aux investisseurs historiques. La trésorerie était tendue et cette solution a permis de soulager la trésorerie pour aborder la levée plus sereinement. Je ne connaissais pas cette option qui s’est révélée tout à fait pertinente, d’autant qu’entre temps, nous avions sécurisé de la dette.

Comment se passe la remontée d’informations aux actionnaires sur l’évolution de la société ? Comment utilisez-vous le groupe d’actionnaires sur la plateforme WeLikeStartup ?

Christophe Le Dref : Tout de suite après chaque réunion du Comité Stratégique, je diffuse un compte-rendu et le tableau du bord à l’ensemble des actionnaires sur la plateforme WeLikeStartup.

Le pacte d’actionnaires a-t-il déjà servi de référence au Comité Stratégique ? Si oui, dans quel cas ?

Christophe Le Dref : Les relations se passent bien au sein du Comité Stratégique, donc nous n’avons pas eu à rouvrir le Pacte.

En savoir plus sur Dr Milou : https://drmilou.fr/

Contact rédaction : Kathy Percevejo - chargée de communication - kathy.percevejo@welikestartup.fr