30 juin 2020

Tout le luxe d'un palace à la maison

Xavier Laboureix fait le point sur cet investissement dont il vient de sortir

« Ca a été une expérience positive, car les Business Angels ont joué leur rôle,

face à un entrepreneur réceptif ».

Eliya est une société de service à la personne qui propose des prestations de personnel de maison haut de gamme : ménage, garde d’enfant, cuisine... Créée en 2006, la société fondée par Laurent Pascal s’est rapprochée du Réseau WeLikeAngels – Investessor (Investessor à l’époque) en 2009, pour mener sa première – et unique - levée de fonds.

Le projet

En s’adressant à une clientèle VIP internationale disposant de résidences sur Paris et la French Riviera, Eliya se distingue sur le marché des sociétés de services à la personne par le niveau d’excellence du personnel qu’elle met à disposition. Majordome, nourrice, gouvernante ou encore chef-cuisinier ont pour mission de fournir les services d’un palace au sein même du foyer. Initialement, le moteur de la société était surtout la mise à disposition de personnel qualifié haut de gamme. Au fil du temps, certains clients ont commencé à solliciter Eliya pour assurer le recrutement de son propre personnel de maison, amenant ainsi la société à élargir le champ de ses missions.

L’entrée au capital

Xavier Laboureix est entré au capital d’Eliya en 2009, à l’occasion d’un tour de table complémentaire sur une augmentation de capital initiée quelques mois auparavant : « Ca a été l’un de mes premiers investissements. Le projet m’a tout de suite intéressé. La crédibilité de son porteur, tout particulièrement, m’a encouragé dans ce choix ». Laurent Pascal, fondateur de la société, avait été manager au sein du Groupe Hyatt avant de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale : « Bien que jeune, Laurent était sûr de son concept et ses ambitions étaient raisonnables, très concrètes. Il était néanmoins très demandeur de conseils et conscient aussi de ses propres limites ».

En intégrant le capital de la société, Xavier savait que le développement d’Eliya serait très progressif. Son succès reposait sur une notoriété difficile à conquérir en raison même de la clientèle ciblée : une clientèle aisée (célébrités, patrons du CAC 40...) qui exigeait de l’excellence tout autant que de la discrétion.

Le suivi du projet

Xavier Laboureix a intégré le Comité Stratégique d’Eliya, avec 5 autres Business Angels. Le Comité Stratégique se réunissait tous les trimestres, surtout en période critique. Chaque investisseur apportant sa contribution sur les sujets qu’il maitrisait le mieux, Xavier apportait ainsi son conseil dans les domaines juridiques et fiscaux. De son côté, Laurent Pascal présentait des tableaux de bords devenus au fil du temps très clairs et rigoureux, faisant preuve de beaucoup de transparence vis-à-vis de ses investisseurs.

Rapidement, les Business Angels ont pris conscience des difficultés de trésorerie de la société. En raison des départs en vacances des clients, la période estivale était particulièrement difficile et mettait en péril la trésorerie. La stratégie consistait alors en un report de paiement des cotisations sociales et de taxes avec négociations de moratoires « en bonne intelligence » avec les administrations concernées. En outre, quand les Business Angels ont pointé les faibles marges et encouragé Laurent Pascal à revoir ses tarifs, l’entrepreneur a réajusté progressivement ses offres pour parvenir à une rentabilité correcte. Cette question centrale a été un sujet récurrent pendant plusieurs années au sein du Comité Stratégique.

Laurent Pascal se montrait très à l’écoute de ses investisseurs qui assuraient auprès de lui un véritable rôle de conseil, parfois en réfrénant certaines ambitions trop précoces compte tenu de la situation financière tendue de la société.

L’activité de recrutement étant centrale, Laurent Pascal a créé une école pour former le personnel : l’Ecole de Personnel de Maison. En devenant organisme de formation, cette société sœur (créée avec les mêmes investisseurs) bénéficiait d’aides de l’Etat et était en mesure de proposer des formations qualifiantes recherchées sur le marché de l’emploi du personnel de maison.

D’autres initiatives se sont montrées moins convaincantes, comme la mise à la disposition des familles d’un téléphone fixe siglé Eliya et dédié à la conciergerie mise en place pour répondre à toutes les sollicitations des clients. Alors que les smartphones se démocratisaient, l’usage du téléphone fixe devenait de plus en plus obsolète et ne répondait pas aux besoins des clients de pouvoir s’organiser à n’importe quel moment et surtout de n’importe où.

Une sortie consensuelle

La question de la sortie du capital des Business Angels n’a été abordée que lorsque la société a affiché une trésorerie parfaitement gérée et maitrisée. Les investisseurs ont su être patients et Laurent Pascal, de son coté, ne manifestait d’ailleurs pas de volonté particulière de vendre ou de racheter. Les opérations de cession ont été lancées d’un commun accord dans le courant de l’année 2018, auprès d’un cabinet de cession qui a négocié un rapprochement avec le Groupe Ouicare. Ouicare est également une société de service à la personne qui souhaitait élargir la gamme de ses prestations. La cession était conditionnée à deux critères principaux :

1/ Laurent Pascal continuerait de diriger Eliya jusqu’en décembre 2019, et interviendrait en qualité de Consultant expert durant le 1er semestre 2020 ;

2/ le chiffre d’affaires de mars 2020 ne devrait pas être inférieur au chiffre d’affaires de mars 2019.

Avec la crise sanitaire du Covid-19, pour laquelle des mesures de confinement ont été mises en place dès la mi-mars, la validation de la 2e hypothèse semblait à haut risque. Finalement, le mois de mars 2020 a affiché un résultat supérieur à celui du même mois l’année 2019 en raison d’une bonne dynamique de progression du recrutement de nouveaux clients, permettant ainsi de finaliser la cession et de faire bénéficier les Business Angels d’une revente avec un multiplicateur de 4 environ.

Angel avant Business

L’accompagnement de la société Eliya illustre parfaitement le rôle de conseil que jouent les Business Angels. Les difficultés et les aléas font partie de la vie d’une société : « Pour moi, l’aventure Eliya ressemble à ce que j’avais déjà pu voir auparavant, en accompagnant des PME. La vie d’une société peut être mouvementée parfois ». Face à un Comité Stratégique disponible, aux compétences et expertises variées et complémentaires, Laurent Pascal a su tirer parti de l’expérience de ses investisseurs pour développer Eliya et promouvoir les valeurs d’un « art de vivre à la française » qui lui tient à cœur.

Laurent Pascal ajoute : « L’entrée des Business Angels au capital d’Eliya a été une force pour affronter les difficultés que rencontre tout entrepreneur et favoriser la réussite du projet. Leurs conseils, le partage et surtout la nécessité de prendre de la hauteur pour préparer chacune des réunions du comité stratégique m’ont quasiment plus apporté que l’investissement financier ».

Contact rédaction :

Kathy Percevejo – Chargée de communication WeLike – kathy.percevejo@welikestartup.fr

Article rédigé en juin 2020