14 avril 2020

Jacques Fabre - Business Angel

Portrait de Business Angel

Dernière mise à jour en avril 2022

Diplômé de HEC, Jacques a fait l’essentiel de sa carrière dans la finance chez IBM, en France et à l’international. A l’heure de la pré-retraite, il s’est lancé dans l’aide à la création de PME avant de rejoindre Investessor en 2004. Un an après son arrivée, il a pris en charge toute la gestion du dealflow des projets. Toujours aussi investi au sein du réseau, Jacques en est actuellement le trésorier.

VOTRE VISION

Qu’est-ce qu’un Business Angel d’après vous ? 

Un Business Angel s’intéresse aux entreprises et aux initiatives entrepreneuriales actuelles. Il cherche à collaborer avec des entrepreneurs dynamiques qui portent un projet sur un sujet qui l’intéresse.

Quelles sont vos motivations, vos attentes et vos objectifs ? 

Ma motivation est surtout de rester actif car j’ai été en pré-retraite assez tôt. Après une phase d’adaptation, je me suis lancé dans l’activité de Business Angel il y a 15 ans. Au départ, c’était un peu par hasard mais l’activité m’a plu du fait des contacts avec les porteurs de projets et de la variété des secteurs étudiés (finalement). J’apprécie d’être au premier rang pour voir arriver les nouvelles technologies et suivre leur évolution. L’aspect financier représente une faible part de ma motivation car, à moins d’un coup de chance, être Business Angel n’est pas le moyen le plus sûr pour s’enrichir.

Quels sont vos critères de sélection des projets ? 

Mon premier critère est plutôt évident : je dois croire que le projet va réussir. Je me penche aussi sur la scalabilité du projet : le business model doit permettre d’obtenir un chiffre d’affaires croissant tout en maintenant des coûts marginaux faibles.

L’équipe revêt également son importance. Toutefois l’expérience montre que l’on ne commence à vraiment connaître les membres de l’équipe qu’après un certain temps passé avec eux, donc souvent après la levée de fonds. Ce n’est qu’au fil des expériences que l’on apprend à connaître les porteurs de projet et à constater s’ils ont, ou non, la capacité à rebondir et à résister aux difficultés. L’activité de Business Angel comprend une part non négligeable de relations humaines et quand les relations se détériorent, cela peut vite devenir trèspénible.

Y a-t-il un profil type de Business Angel ?

Chez Investessor, les profils sont diversifiés : certains Business Angels ont eux-mêmes été entrepreneurs, tandis que d’autres ont été cadres en entreprises. Je pense que ces deux parcours peuvent amener à exercer comme Business Angels. Je ne crois pas qu’il faille des qualités particulières, mais juste être ouvert d’esprit.

VOTRE EXPERIENCE

Racontez-nous une expérience positive

Je me rappelle une startup dans laquelle j’ai investi qui avait présenté un certain business model avant la levée de fonds. Plus tard Très tôt il est apparu, quand nous nous sommes aperçus que ce modèle ne fonctionnait pas ; le porteur a fait un pivot et s’est orienté vers une stratégie BtoBC qui a bien fonctionné. Le projet portait sur de l’assistance aux devoirs. En réorientant sa stratégie, le porteur a sauvé l’entreprise, ce qui lui a d’ailleurs permis de racheter les parts de ses investisseurs quelques années plus tard.

Avez-vous une expérience négative à partager ? 

Au contraire de l’expérience précédente, je suis actuellement engagé dans une startup dont le porteur de projet a des idées très figées arrêtées sur la façon de mener son entreprise. En dépit des recommandations de ses Business Angels pour ajuster le business model, le porteur persiste dans sa position. Plusieurs Business Angels ont déjà tenté de lui faire comprendre les enjeux de la situation, mais sans succès. A mesure que l’entreprise sombre, les relations avec le porteur se dégradent. Ainsi, en plus de risquer nos investissements respectifs, nous sommes à présent coincés dans une relation compliquée.

Le fait d’être Business Angel permet certes de participer à l’évolution d’un projet, mais l’accompagnement est d’autant plus agréable que le contexte relationnel est sympathique et constructif. Lorsque les relations entre entrepreneur et investisseurs se dégradent, la confiance disparait et les relations deviennent plus froides.

VOTRE BILAN

Quel bilan faites-vous de vos 15 années chez Investessor ?

Je retiens surtout la qualité des contacts humains car cette activité amène à rencontrer beaucoup de personnes différentes et intéressantes, aussi bien des entrepreneurs que des investisseurs. J’apprécie aussi le fait de pouvoir me tenir informé des dernières actualités en termes d’innovation et de nouvelles technologies.

Côté finance, mon bilan est actuellement modestement positif, mais l’argent n’est pas ma motivation principale. J’ai investi dans 4 startups directement : l’une a fait faillite, l’autre a été revendue et j’y ai gagné de l’argent ; les deux autres sont des investissements toujours en cours. J’investi également à travers les SIBA, Sibessor 1 puis 2.

Recommanderiez-vous le réseau Investessor ? 

Etre au sein d’un réseau permet d’échanger avec les autres membres mais surtout de profiter d’un cumul de savoir-faire extraordinaire. Chez Investessor, la somme des connaissances de tous ses membres est considérable et permet de s’enrichir mutuellement avec de savoirs très différents.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaiterait devenir Business Angel ? 

Je commencerais par l’inciter à assister aux sessions de pitchs, de road-shows et à participer autant que possible aux réunions de closing afin d’observer comment les autres Business Angels se comportent et investissent, quelles questions sont posées et comment se prennent les décisions depuis la sélection d’un projet jusqu’à l’investissement. L’avantage d’être dans un réseau est précisément de pouvoir bénéficier de l’intelligence collective.

Contact rédaction : Kathy Percevejo - Chargée de communication kathy.percevejo@welikeangels.fr