Momen Ferrah - Entrepreneur
Fondateur de BAO
BAO réinvente le concept d’influenceur en permettant à tout client de recommander ses marques favorites et de devenir ainsi influenceur sur les réseaux sociaux !
Fondée par Momen Ferrah en 2015, BAO a d’abord été accélérée par WeRaiseStartup avant de lever des fonds en fin d’année 2018.
L’ENTREPRENEURIAT
Pourquoi l’entrepreneuriat ?
J’ai un parcours atypique qui m’a fait découvrir très jeune l’esprit entrepreneurial. Je viens d’une famille de commerçants. Jeune, j’accompagnais mes frères à Aubervilliers et dans le Sentier. Je les voyais négocier avec les fournisseurs et je savais que plus tard, moi aussi, je ferais du business. J’ai su très tôt que ceux qui réussissent le mieux sont ceux qui disposent d’un bon réseau et qui savent l’entretenir. Quand on sait nourrir des affinités avec ses fournisseurs et être apprécié de ses clients, on écoule son stock plus rapidement. Cette notion de réseau est essentielle pour moi. J’ai d’ailleurs appelé ma société BAO pour Bouche A Oreille.
Quel a été votre parcours ?
Après le bac, j’ai voulu intégrer le BTS négociation et relation client, mais je n’ai pas trouvé d’entreprise, alors que j’étais bon en vente. De nature à relever les défis, j’ai décidé de me lancer de mon côté. Dès l’âge de 19 ans, j’allais voir les fournisseurs avec qui ma famille travaillait. Je leur empruntais de la marchandise que je revendais ensuite. J’ai commencé à vendre sur les marchés et rapidement, j’ai eu la responsabilité de plusieurs stands. Je me suis ensuite mis à acheter la marchandise que je revendais aux autres commerçants pour ne finir par faire que de la vente en gros.
Comment est né BAO ?
J’ai toujours été intéressé par les nouvelles technologies et Internet. Quand j’en ai eu l’opportunité, je me suis donc lancé dans le e-commerce en créant Buzzao en 2015, un site web pour vendre les articles. L’activité est rapidement devenue florissante, jusqu’à atteindre 1,8M€ de chiffre d’affaires cumulé sur les trois premières années. Je me suis alors consacré à 100% au e-commerce.
Avec les bénéfices, j’ai créé Reetags, une application qui permet à un client de devenir influenceur en se créant une vitrine d’articles. Cela a coïncidé avec l’avènement d’Instagram et le réseau social m’a permis d’appliquer au digital la stratégie que j’appliquais auparavant sur les marchés : la recommandation. J’invitais mes clients à poster sur leurs réseaux sociaux les liens de leur vitrine Reetags.
LA LEVEE DE FONDS
Compte tenu du chiffre d’affaires, pourquoi avoir levé des fonds ?
Jusque-là, le projet se développait grâce aux fonds qu’il générait. J’avais recruté Mohammad Moutaouakil comme associé et CTO, et Sarah Oget, que je connais depuis le lycée et qui a arrêté son école d’architecture pour rejoindre BAO.
La difficulté était que, à mesure que le chiffre d’affaires progressait, nous avions de plus en plus de stock à gérer et cela coûtait cher. Nous avons alors pris la décision de convertir le site de vente en ligne en marketplace, pour ne plus avoir à gérer le stock. En parallèle, les bénéfices ainsi récupérés ont principalement servi au développement de la technologie de Reetags. Or, nous sommes arrivés à un point où nous devions développer le business et recruter des équipes. Afin d’atteindre ces objectifs, nous avions besoin de lever des fonds.
Comment avez-vous procédé pour lever des fonds ?
Nous nous sommes rapprochés de plusieurs leveurs de fonds et nous avons porté notre choix sur WeLikeStartup car nous y avons trouvé un esprit de réseau, qui se traduit notamment par le mentorat, que nous n’avions pas vu ailleurs. Au-delà des fonds, nous cherchions surtout un accompagnement, des conseils et un réseau professionnel.
Que vous a apporté la phase d’accélération chez WeRaiseStartup ?
Mon mentor a été Alain Ilhe, ancien entrepreneur lui-même. La réussite de notre collaboration repose sur la complémentarité de nos personnalités : je suis compétiteur dans l’âme et il sait me challenger sur mon projet. L’accélération m’a surtout permis de me préparer à pitcher devant les Business Angels et m’a beaucoup aidé dans tous les aspects administratifs et juridiques liées au développement de BAO. Sur ces deux points, Alain n’a jamais été avare de son temps.
Cela n’a pas été trop difficile d’expliquer votre projet aux Business Angels, notamment le concept nouveau d’influenceur ?
En effet, le concept d’influenceur est assez récent et il peut être compliqué de comprendre comment il permet de générer de l’argent. Pour bien l’expliquer, j’ai beaucoup travaillé mon pitch. J’avais tendance à parler trop vite, à être trop technique et à me disperser au lieu de suivre ma présentation. Après quelques séances avec Alain Ilhe et Tom Rousselot de WeRaiseStartup, j’étais plus concis et je gérais mieux mon débit. Cela a aidé à ce que je sois plus compréhensible.
En soi, le concept d’influenceur est plutôt simple à comprendre car tout le monde connaît le bouche-à-oreille. L’influence, c’est juste du bouche-à-oreille appliqué au web. L’innovation avec Reetags repose sur le fait que nous abordons l’influence sous un angle inédit, celui de la nano-influence qui permet à tout client de devenir influenceur. Il n’est pas nécessaire d’avoir des milliers de followers.
L’autre difficulté du projet était de faire comprendre aux Business Angels que nous avions deux projets en un : la marketplace Buzzao et l’application Reetags. Une startup, deux business modèles.
Ces freins ont toutefois rapidement été levés et nous avons bouclé la levée de fonds en un mois seulement.
Comment se déroule le Comité Stratégique ?
Nous nous réunissons tous les mois. Il y a Alain Ilhe, Tom Rousselot, Sarah Oget (parfois remplacée par Mohammad Moutaouakil) et moi. Chacun apporte sa vision et son expérience, ce qui crée une véritable richesse. Pour ma part, je présente les KPI (chiffre d’affaires, classement dans l’Apple Store, nombre d’utilisateurs…) et nous discutons de la stratégie que nous réajustons constamment au regard des objectifs. Nous présentons également les nouvelles fonctionnalités ainsi que les changements à opérer et les investissements auxquels nous procédons.
LE PROJET
Où en est BAO aujourd’hui ?
Nous avons deux applications classées dans le top 100 des applications les plus téléchargées en France, avec plus de 100.000 téléchargements pour Buzzao et 10.000 influenceurs sur Reetags. Côté réseaux sociaux, nous comptabilisons 400.000 followers. Nous avons dépassé nos prévisions.
Quelle est votre ambition pour les mois à venir ?
Nous continuons d’attirer de plus en plus de marques et d’influenceurs. Notre ambition est d’être dans le top 10 des applications les plus téléchargées d’ici la fin de l’année