Lingua Custodia est la seule fintech proposant une solution automatique de traduction financière basée sur l’Intelligence Artificielle. Olivier Debeugny, fondateur, a sollicité le réseau Investessor et WeLikeStartup pour l’accompagner dans sa levée de fonds, réalisée en juillet 2019.

L’ENTREPRENEURIAT

Quel a été votre parcours avant Lingua Custodia ?

J’ai fait des études de commerce et une fois diplômé, je me suis lancé dans la recherche de mon premier emploi en sachant deux choses : je ne voulais pas rester à Paris, ni travailler dans le secteur financier. A ce moment-là, mon ambition était de m’installer en province et de travailler dans une PME, que je pourrais, quelques années plus tard, reprendre à mon compte. Or, l’ironie a voulu que mon premier emploi soit chez JP Morgan, place Vendôme. Pourtant, l’envie de créer, ou de reprendre, une entreprise ne m’a jamais quittée.

Comment est né Lingua Custodia ?

En 2008, pendant la crise financière, je travaillais chez AXA investment Managers. Les nombreux appels de nos clients inquiets m’ont fait prendre conscience de la précarité de la traduction financière : notre seul recours pour obtenir rapidement des documents traduits était de solliciter les collaborateurs de l’équipe qui maîtrisaient une langue étrangère. La traduction financière est une expertise à part entière, qui requiert de connaître le secteur financier.

L’idée de Lingua Custodia a mûri jusqu’en 2011, année où j’ai pris un congé sabbatique pour création d’entreprise. Toutefois, l’entrée sur le marché ne s’est faite qu’en fin d’année 2014. Cette année-là, j’ai définitivement quitté le monde de la finance institutionnelle pour découvrir l’univers des startups.

Que représente l’entrepreneuriat pour vous ?

Ayant eu un parcours professionnel au sein de grands groupes, le choc a été brutal au départ. L’enthousiasme laisse rapidement place à la réalité : prise de risque élevée, gestion du quotidien, peu de moyens…

L’entrepreneuriat requiert de la ténacité, il faut persévérer, apprendre de ses erreurs, s’améliorer et poursuivre. On reçoit beaucoup de claques. Je pense que ceux qui réussissent sont justement les plus résistants aux claques.

LA LEVEE DE FONDS

Pourquoi cette nouvelle levée de fonds ?

Nous avons effectivement réalisé notre 5^e levée de fonds en juillet 2019, notamment auprès d’Investessor. Notre précédent actionnariat était déjà très actif, composé de personnes du secteur financier qui nous aidaient beaucoup. J’avoue que je craignais que la fin de l’ISF complique l’approche de Business Angels, mais nous avons tout de même tenté notre chance et avons eu une agréable surprise en levant plus que ce que nous avions initialement prévu.

Que vous a apporté Investessor ?

Investessor offre un cadre très structuré avec des procédures définies. Même si la typologie des Business Angels du réseau est différente de celle de nos autres investisseurs, davantage issus du secteur financier, la due-diligence telle qu’elle est pratiquée chez Investessor a été un élément rassurant pour convaincre et accueillir des Business Angels indépendants. C’était certainement la due-diligence la plus poussée que nous ayons vécue, tout en restant constructive et bienveillante.

LE PROJET

Quelles sont les prochaines étapes ?

Notre prochaine étape est l’ouverture d’un bureau au Luxembourg, ce mois-ci. Nous avons déjà recruté le Directeur de ce bureau, qui sera également Directeur commercial global. Côté tech, nous sommes au sommet de l’art, avec une équipe solide.

Nous devons encore structurer l’équipe commerciale, avec des profils junior et senior qui seront actifs au Luxembourg. C’est véritablement là-bas que tout se joue, les institutions financières y étant toutes présentes. Notre présence sur place devrait nous faciliter l’entrée au sein de ces groupes et, plus tard, nous ouvrir les marchés du Benelux, de l’Italie et de l’Allemagne.

Je considère le Luxembourg comme une étape qui nous permettra par la suite d’ouvrir d’autres filiales, notamment en Asie.