7 juillet 2020

Timothée Le Quesne et Daniel Lollo - Entrepreneurs

Portrait de deux entrepreneurs accompagnés et financés par WeLike

Energysquare propose une technologie de recharge sans fil, destinée à tous les appareils électroniques. Fini les câbles et chargeurs ! La technologie, appelée Power by contact, est vendue sous forme de licence aux fabricants d’appareils électroniques qui l’intègrent directement aux appareils, lors de leur conception. Créée en 2015 par Timothée Le Quesne et Daniel Lollo, la startup a approché le Réseau WeLike courant 2017 pour finaliser une levée de fonds en 2018.

L’ENTREPRENEURIAT

Comment est né Energysquare ?

Timothée Le Quesne : Tout a commencé avec le concours étudiant ArtsSciences, en 2013. Daniel et moi étions étudiants à Télécom Paris. Le principe du concours est de réunir des étudiants ingénieurs et d’écoles de design pour travailler ensemble sur un projet commun et présenter, au bout de 6 mois, un prototype opérationnel. Notre thème portait sur les énergies du futur.

Nos réflexions nous ont amenés à constater que nos appareils électroniques passent beaucoup de temps sur des surfaces planes. Nous avons commencé à réfléchir à une solution qui permettrait de « profiter » de ça, à savoir une technologie pour recharger les appareils sans câble, juste en les posant sur une surface dédiée.

Sur le marché, les stations de recharge sans fil sont principalement inductives ce qui a plusieurs inconvénients dont le fait que la charge se fait très localement (et non pas sur l’ensemble de la surface) et qu’il y a une perte d’énergie. Avec Energysquare, nous proposons une technologie de conduction, ce qui permet plus de liberté de position car la charge se fait sur toute la surface, tout en rechargeant rapidement.

Daniel Lollo : Ce concours a été l’occasion de faire nos premières démonstrations, qui nous ont valu une distinction du jury. Nous avons continué de participer à d’autres concours, dont l’un organisé par EDF, et plusieurs que nous avons remporté.

Les concours ont été un tremplin. Quand des grands groupes nous ont approchés, ils étaient demandeurs d’une solution pour simplifier la connectique des bureaux et la charge de leurs appareils. Avec le télétravail et le flex office qui se développent suite à la crise du Covid-19, ces problématiques sont toujours d’actualité.

A quel moment avez-vous voulu vous lancer dans l’aventure entrepreneuriale ?

Timothée Le Quesne : Avec Daniel, nous pensions déjà à l’entrepreneuriat pendant nos études. Lorsque nous avons commencé à penser Energysquare, l’idée de créer notre société était là. A la fin de nos études, le projet était suffisamment élaboré pour que nous ayons une bonne base sur laquelle poursuivre. De plus, tout juste sortis de l’école, nous n’avions aucune contrainte financière. C’était le bon moment pour nous lancer, nous pouvions nous y consacrer à temps plein.

Daniel Lollo : Notre envie d’entreprendre remonte même à l’enfance. Je crois qu’on ne s’est pas vraiment posé de questions, l’entrepreneuriat s’est imposé assez naturellement.

Que représente l’entrepreneuriat pour vous ?

Timothée Le Quesne : J’y vois une part très importante d’apprentissage. L’entrepreneuriat est un bon moyen d’en apprendre le plus possible sur un secteur d’activité ou un domaine en particulier.

Daniel Lollo : L’entrepreneuriat est d’abord un engagement, dans lequel on ne se lance qu’après mûre réflexion. Pour moi, c’est surtout se mettre au service d’une idée et de sa réalisation, avec tous les avantages et inconvénients que cela apporte. L’objectif est de porter son idée le plus loin possible, en agrégeant un maximum de personnes autour pour créer de l’emploi et de la richesse.

LA LEVEE DE FONDS

Pourquoi avez-vous levé des fonds en 2018 ?

Timothée Le Quesne : Le projet Energysquare requiert beaucoup de R&D et nous avions besoin de financement pour atteindre la rentabilité. Comme nous nous adressons à des fabricants d’appareils électroniques, les cycles de vente peuvent être longs. Cette première levée a permis de renforcer les équipes techniques et commerciales.

Daniel Lollo : Nous avions commencé par une campagne Kickstarter, pour développer la technologie et pouvoir livrer les premières unités. La levée de fonds et l’accompagnement des Business Angels ont servis à passer de la phase de « proof of concept » à celle des premiers contrats.

Comment avez-vous connu le Réseau WeLike ?

Timothée Le Quesne : Nous avons participé à une édition du WeLikeStartup Challenge, dont nous sommes sortis finalistes.

Comment les Business Angels ont-ils appréhendés Energysquare ?

Timothée Le Quesne : Dès la phase d’instruction de notre projet et jusqu’à la levée de fonds, nous avons été confrontés à la fois à des remarques et à des interrogations. Grâce à ces échanges, nous avons réalisé que nous n’allions peut-être pas dans la bonne direction et nous avons pu revoir notre stratégie. C’est à cette occasion que nous avons envisagé le business modèle qui est le nôtre aujourd’hui, celui de la vente de licences.

Daniel Lollo : En effet, l’idée a été de ne pas se mettre en concurrence avec les fabricants. Même s’il est plus gratifiant de concevoir et réaliser un produit fini, la stratégie qui consiste à fournir la technologie à de grands groupes est plus pertinente d’un point de vue business.

Comment se passent les échanges dans le Comité Stratégique ?

Timothée Le Quesne : Nous nous retrouvons tous les deux mois pour faire un état des lieux des activités (avancement des ventes, recrutement, pilotage financier...). Ce sont des moments importants, au cours desquels je peux sortir la tête de l’eau, prendre du recul, m’assurer qu’on avance dans la bonne direction et bénéficier de retours de mes investisseurs, plus expérimentés dans certains domaines.

Daniel Lollo : Le Comité Stratégique est très bénéfique pour le développement de la société. C’est un moment où on réfléchit à ce qu’il y a de mieux pour l’entreprise, de manière collective. Timothée et moi apprécions beaucoup ce dispositif de suivi et en tirons pleinement profit. On ne se sent pas seul pour prendre des décisions stratégiques et les résultats sont là.

Plus globalement, comment se passent les échanges avec les Business Angels ?

Timothée Le Quesne : Nous avons au capital d’Energysquare une vingtaine de Business Angels issus du Réseau WeLikeAngels, mais aussi Paris Business Angels et des investisseurs indépendants. Nous avons des contacts fréquents avec tous nos investisseurs. Chacun peut nous faire profiter de son expertise et de son réseau. D’ailleurs, nous avons bénéficié de plusieurs mises en relation et de recommandations pour des recrutements.

Daniel Lollo : Dès que nous avons une problématique particulière, nous sollicitons nos Business Angels. Ils nous accompagnent sur les différentes phases de la vie d’Energysquare, toujours avec bienveillance et en ayant à l’esprit l’intérêt de la société.

Quel bilan faites-vous de cet accompagnement par des Business Angels ?

Timothée Le Quesne : Le revirement stratégique que nous avons opéré a été possible grâce à l’aide apportée par les Business Angels. Avec notre Comité Stratégique, nous avançons dans la même direction pour faire d’Energysquare un standard de charge pour appareils électroniques.

Daniel Lollo : Je retiens la bienveillance et les rencontres. C’est rassurant d’avancer en se sentant soutenu et, du point de vue humain, c’est très enrichissant.

L’ACTUALITE

Quelle est l’actualité d’Energysquare ?

Timothée Le Quesne : Nous venons de lever 3M€ avec le fonds Partech et avons annoncé un partenariat avec Lenovo, leader de l’ordinateur portable, pour intégrer notre technologie Power by contact dans certains modèles. Enfin, nous allons ouvrir un bureau de représentation à Taiwan, qui est un lieu stratégique en électronique.

Daniel Lollo : Nous travaillons aussi à développer notre technologie pour ne plus seulement transférer de l’énergie, mais aussi de l’information.

Contact rédaction :

Kathy Percevejo – Chargée de communication WeLike – kathy.percevejo@welikestartup.fr

Article rédigé en juin 2020