16 décembre 2020

Tous vos électroménagers à portée de télécommande

Benjamin Liagre raconte son investissement dans Sevenhugs

« Notre force a été de rester soudés, tous les Business Angels ensemble.

C’est véritablement la clé du succès de cette histoire ».

Sevenhugs a été créée en janvier 2014 par Simon Tchedikian et Stéphane Jaubertou. La startup a d’abord conçu et créé hugOne, une station connectée qui mesure la qualité du sommeil avant de lancer la Smart Remote, une télécommande multi-directionnelle et multi-usages capable de contrôler à distance la lumière, le chauffage, la musique... En pointant la télécommande dans la direction de l’appareil souhaité, Sevenhugs simplifie l’utilisation de tous les équipements électroniques de la maison.

Le projet

Benjamin découvre le projet Sevenhugs par une connaissance qui était un Membre Business Angel du Réseau WeLikeAngels (à l’époque Investessor) : « C’est par mon investissement dans Sevenhugs que je suis entré dans le Réseau. Depuis, je fais 5 à 6 investissements chaque année. », se rappelle Benjamin. Convaincu par la startup, Benjamin y voit un projet ambitieux avec un fort potentiel : « L’équipe, portée par Simon Tchedikian et Stéphane Jaubertou, maîtrisait bien la technologie et avait vraiment la capacité à faire entrer ce projet sur le marché des objets connectés ».

La vie d’une startup

Au moment où les deux entrepreneurs approchent le Réseau de Business Angels, ils cherchent à lever des fonds pour industrialiser à grande échelle la Smart Remote, lancer le prototype d’un nouveau produit et développer la communication autour de leur marque. Benjamin explique : « La vie d’une entreprise, et encore plus celle d’une startup qui évolue dans un univers aussi innovant et stratégique que Sevenhugs, n’est jamais linéaire. De plus, à un certain moment, nous avons été confrontés, nous Business Angels mais également les fondateurs, à nos propres limites : la startup avait un besoin en fond de roulement important car il fallait acheter en Chine pour vendre aux USA et nous ne pouvions pas suivre en termes d’investissement d’où l’entrée d’un fonds d’investissement Xerys ». La startup n’échappe pas aux péripéties inhérentes à toute entreprise, aux interrogations et aux bouleversements stratégiques conséquents, comme l’abandon du hugOne pour se concentrer sur la télécommande Smart Remote.

L’importance d’anticiper

Benjamin revient sur la nécessité de partager et communiquer : « La société est passée par des phases positives et d’autres négatives. Peut-être les porteurs auraient-ils pu communiquer davantage car il est essentiel d’anticiper les problèmes, plutôt que de les gérer ». La présence d’un représentant des Business Angels du Réseau au sein du Comité Stratégique revêt alors toute son importance : « Georges Meunier était notre représentant au sein du Comité et notre voix. En tant que Business Angel, on doit savoir se faire entendre, rappeler qu’on est là, qu’on a aussi des intérêts dans le projet et qu’il existe des accords repris à travers un Pacte qu’il convient de respecter ». Les relations peuvent vite devenir complexes et difficiles, notamment à l’occasion de l’entrée d’un nouvel acteur : « Après la série A avec Xerys et les apports successifs que le fonds a fait, les exigences ont été plus présentes et les relations se sont tendues entre investisseurs et fondateurs. La capacité à communiquer devient alors primordiale pour débloquer des situations conflictuelles ».

La dernière ligne droite

« Finalement, nous avons eu de la chance avec cette sortie, au regard de la situation de la société un an seulement auparavant. Là, nous en sommes sortis gagnant ». Lors de la négociation de sortie, Benjamin a été sollicité par les fondateurs et certains Business Angels : « Je suis intervenu pour proposer des solutions et trouver un consensus entre tou, et dans l’intérêt des Business Angels, car certains avaient des réticences à sortir du capital sur cette valorisation. J’avais déjà une expérience de vente d’une société à des américains, donc j’étais en mesure de trouver les bons mots pour faire passer le message qu’il était temps à mon sens de se retirer ». Les négociations de sortie ont commencé au printemps, en plein confinement, jusqu’à l’été, pour se conclure en septembre. La société américaine Qorvo a ainsi repris Sevenhugs. Qorvo est un équipementier sous-traitant de grandes marques, très intéressé par la technologie développée par Sevenhugs, l’Ultra Wide Band, plus que par son produit Smart Remote.

Benjamin fait le point sur cette sortie : « Notre force a été de rester soudés, tous les Business Angels ensemble, face à l’ actionnaire Xerys beaucoup plus important et aux exigences de l’acheteur. Dès lors que nous nous sommes fait expliquer la stratégie de sortie, nous nous sommes ralliés du côté des fondateurs, qui se sont sentis soutenus et ont négociés au mieux des intérêts de tous. C’est véritablement la clé du succès de cette histoire ».

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Article rédigé en novembre 2020