13 février 2020

1er Jeu mobile pour faire des rencontres

Alain Ilhe revient sur l’aventure Pretty Fun Therapy

Réagir vite et prendre des décisions au bon moment”.

En avril 2015, Pretty Fun Therapy lève 300.000€, en grande partie auprès du réseau de Business Angels Investessor. Premier jeu mobile pour faire des rencontres, Pretty Fun Therapy lance le “daming” en combinant site de rencontre (dating) et jeu en ligne (gaming).

Trouver sa moitié en s’amusant

Créé en 2013 par Xavier De Baillenx, Pretty Fun Therapy a développé l’application pour mobile Play Me. Les joueurs s’affrontent en répondant à un quizz. Ils peuvent jouer soit contre la machine soit contre d'autres joueurs. En cas d’affinité, les joueurs ont la possibilité de tchater. Le jeu est gratuit. En revanche, l’usage de la messagerie est payant. En combinant deux aspects jamais encore associés, le dating et le gaming, Pretty Fun Therapy apporte sur le marché du jeu mobile et des rencontres un projet inédit.

Alain Ilhe explique : “Le modèle économique est un modèle que j’aime bien. Il combine le dating et le gaming. Le quizz permet de susciter des rencontres en créant un lien”.

La rencontre

Le Business Angel et l’entrepreneur font connaissance grâce à leur réseau : Alain Ilhe connait la mère du fondateur, Isabelle De Baillenx, présidente d’un fond d’investissement. Xavier De Baillenx l’a sollicité directement, sachant qu’Alain Ilhe était par ailleurs membre du Comité stratégique de Voodoo, dont les bureaux se situaient dans le même bâtiment que ceux de Pretty Fun Therapy.

La levée de fonds

Xavier De Baillenx se rapproche de WeLikeStartup en décembre 2014. A l’époque, Play Me rencontre un certain succès, mais le projet n’arrive pas à franchir le palier espéré des 300.000 utilisateurs. Pendant la campagne, l’équipe envisage de faire pivoter le projet et, d’un produit BtoC, elle s’oriente vers un produit BtoB avec un SDK, PlayAround, qui permet à tout jeu d’intégrer une fonctionnalité “rencontre”.

Une telle stratégie n’est pas du goût de tous les investisseurs, surtout en cours de levée de fonds, et beaucoup quitte le navire. L’équipe tient bon et mène sa campagne. La levée est réalisée en à peine 6 mois.

Une implication constante

Après la levée de fonds, Alain Ilhe n’hésite pas à intégrer le Comité stratégique : “Si je vais dans le Comité, c’est que l’équipe me plaît. Sinon je n’y vais pas”. Le Comité se réuni sans faille chaque mois et est composé d’Alain Ilhe, de Xavier De Baillenx, d’Emmanuel Lemoine (CTO de Pretty Fun Therapy) et d’Isabelle De Baillenx.

En dépit d’une approche très pragmatique et technique, le projet ne décolle pas et pendant 8 à 9 mois, la situation stagne. Alain Ilhe en explique la raison : “Pour faire du BtoC, il faut faire de la communication. Or nous n’en avions pas les moyens”.

Alain Ilhe se rapproche de Voodoo et tente un partenariat qui pourrait booster Play Me. Cependant, le fait d’intégrer la dimension de dating, si caractéristique de Play Me, à l'application de jeux très populaire bouleverse de manière trop conséquente le business modèle de Voodoo. Le projet est abandonné.

En janvier 2016, Meetic Group, filiale européenne du leader mondial de la rencontre Match Group, approche Pretty Fun Therapy et achète la société dans la foulée.

Le rachat se fait au prix d’entrée pour les Business Angels et chacun récupère l’intégralité de son investissement. L’équipe de 3 personnes de Pretty Fun Therapy ne perçoit rien, mais intègre le groupe Meetic, dont elle fait toujours partie intégrante.

La vie après la sortie des Business Angels

Deux mois seulement après le rachat de Pretty Fun Therapy par Meetic Group, Facebook annonce l’ouverture de sa plateforme de messagerie Messengers aux chatbots, les robots conversationnels. Alexandre Lubot, CEO Match Group, perçoit le potentiel immédiatement. Nouveau pivot pour Pretty Fun Therapy ! Après quelques jours, le chatbot de Meetic, prénommé Lara, voit le jour. L’équipe passe de 3 collaborateurs à 6 et Xavier De Baillenx prend la tête du département d’intelligence conversationnelle au sein du groupe.

Fin 2017, après une année entière passée au sein de Meetic Group, les objectifs fixés pour Pretty Fun Therapy dans le contrat de cession sont atteints et les fondateurs de Pretty Fun Therapy perçoivent un montant significatif. Les Business Angels perçoivent également un complément de prix, conformément au contrat.

L'année 2018 s’annonce tout aussi rentable, avec des objectifs de nouveau atteints, et une nouvelle rétribution pour les fondateurs et les Business Angels.

Vigilance et réactivité

Dans ce dossier, le Comité stratégique a su percevoir à temps l’intérêt d’un rachat rapide du projet par une entreprise d’envergure. Alain Ilhe ajoute : “Si nous avions attendu, nous aurions déposé le bilan”. Xavier De Baillenx s’accorde avec lui sur la nécessité d’être réactif et de savoir saisir les opportunités qui se présentent.

Alain Ilhe poursuit : “Il faut être attentif au début du projet et ne pas hésiter, si l’on voit que la boîte n’est pas en phase avec le marché ou que les moyens requis ne sont pas au rendez-vous, à s’adosser à l’industriel pour faire décoller le projet”.

“Le suivi mensuel par le Comité stratégique doit être strict. Il est important de prendre des décisions au bon moment et de chercher une échappatoire, plutôt que d’attendre que les années passent et risquer que la société coule”.

Membre du réseau Investessor depuis 2005, Alain Ilhe a contribué à structurer et construire le 1er réseau de Business Angels de France. Ancien entrepreneur, Alain est un membre très actif d'Investessor. Il continue de soutenir et d’investir dans de nombreux projets.