14 avril 2020

Adrien Lefebvre - Business Angel

Portrait de Business Angel

Après une carrière au sein d’un grand groupe pharmaceutique, en qualité de Directeur Marketing Europe, Adrien décide de renforcer ses compétences avec un Executive MBA à HEC Paris. Aujourd’hui, il dirige sa propre marque de mode alliant haut de gamme et esprit solidaire : Orega. Membre associé de l’accélérateur WeRaiseStartup depuis sa création et membre Investessor depuis 2016, Adrien a investi dans 6 startups.

VOTRE VISION DU BUSINESS ANGEL

Qu’est-ce qu’un Business Angel d’après vous ?

Être Business Angel est avant tout une aventure humaine car l’activité repose principalement sur des rencontres et sur de l’investissement, notamment en temps. Il faut apprendre à connaître les porteurs de projets, leurs histoires, leurs parcours, leurs motivations, pour percevoir dans quelle mesure ce qu’ils proposent est en adéquation avec ce qu’ils sont.

L’activité de Business Angel requiert une implication intellectuelle et humaine afin que, au-delà de l’investissement financier, ce soit une réelle aventure. Le rôle du Business Angel est aussi de créer une relation de confiance : c’est à la fois un mentor et un coach, avant d’être in fine un investisseur.

Quelles sont vos motivations et vos objectifs ?

Je suis fasciné par l’énergie qu’il y a autour des startups et de cet écosystème d’entrepreneurs passionnés prêts à tout pour construire leur entreprise. En étant Business Angel, on participe à cet élan qui peut parfois amener à révolutionner nos habitudes de consommation ou bouleverser tout un secteur d’activité.

J’investis dans des projets que j’aime suivre et pour lesquels j’essaie d’intégrer le Comité Stratégique afin de suivre le projet dans le temps. Je ne vois pas cette activité comme un simple investissement financier car, dans ce cas, j’investirais plutôt dans une société côté en bourse avec un potentiel de croissance plus sûr.

Enfin, cette activité permet d’être au fait de la culture économique du moment. Pour ma part, je n’investis pas dans un projet que je ne maîtrise pas un minimum. Il est donc essentiel de maintenir et développer sa connaissance du milieu économique pour lequel on s’intéresse.

Quel est le profil d’un Business Angel ?

Le Business Angel doit avoir de l’expérience professionnelle, car il peut être amené à accompagner des entrepreneurs qui sortent de l’école ou qui ont peu travaillé et qui ont finalement peu d’expérience de la vie d’entreprise. Or, la principale difficulté pour une startup, après l’amorçage, est de se structurer en interne. Le Business Angel doit avoir la capacité de transmettre ce qu’il a lui-même appris pour aider les porteurs de projets et leur faire gagner du temps.

Un Business Angel doit allier empathie et leadership afin de faire passer des messages forts ou parfois difficiles à entendre pour l’entrepreneur qui a la tête dans le guidon et qui n’arrive pas à prendre le recul nécessaire. C’est compliqué d’inciter un porteur de projet à prendre une décision difficile pour son entreprise. Cependant, le Business Angel doit adopter une approche globale et stratégique du projet, et avoir une intelligence économique et émotionnelle pour permettre à l’entrepreneur d’appréhender les risques et bénéfices de ces décisions.

VOS EXPERIENCES EN TANT QUE BUSINESS ANGEL

Quels sont vos critères de sélection d’un projet ?

Je regarde d’abord la cohérence entre le projet, l’équipe, le produit et la stratégie. Ces quatre éléments doivent être en adéquation et fonctionner ensemble.

J’essaie toujours de comprendre ce qui motive un porteur de projet. Je pense qu’un projet qui réussit est un projet qui répond à un (réel) besoin, à une problématique d’envergure.

Je m’intéresse aussi évidemment à l’équipe : ses membres sont-ils prêts à tout pour réussir ? A faire des sacrifices et beaucoup travailler ?

Le produit demeure un élément clé : avoir un vrai bon produit change beaucoup de choses.

Enfin, j’analyse l’aspect financier. Le projet doit offrir une perspective de rentabilité à 5 ou 10 ans avec un multiple d’au moins 10. Certains projets peuvent être vite rentables, sans toutefois aller assez loin, comme par exemple se développer à l’international. Or un projet doit avoir un vrai potentiel.

Quelles sont les difficultés de cette activité ?

La principale difficulté repose sur le fait que les décisions doivent être prises rapidement. Alors que les entrepreneurs nous dépeignent toujours un tableau agréable de leur projet, nous, Business Angels, devons savoir déceler les signaux faibles, les informations qui doivent nous alerter. Il est facile de se laisser séduire par une rhétorique attrayante.

Dans le cadre du mentorat réalisé au sein de l’accélérateur WeRaiseStartup, nous prenons justement le temps de cerner les projets et leurs porteurs car nous les accompagnons bien en amont d’une levée.

La première startup dans laquelle j’ai investi en arrivant chez Investessor a fait faillite peu après. Le projet m’avait séduit et j’ai été enthousiasmé. Je me rappelle pourtant avoir posé une question à l’occasion d’une réunion avec l’entrepreneur dont la réponse ne m’avait pas pleinement convaincu. J’ai néanmoins maintenu mon investissement, au lieu de m’écouter. Depuis, je prends du temps pour analyser et comprendre les projets, mais aussi connaître les entrepreneurs. A la moindre incertitude, je n’y vais pas.

Racontez-nous une expérience positive.

A mes débuts chez Investessor, j’ai investi dans une startup qui n’a pas réussi à réunir l’intégralité des fonds recherchés, mais seulement la moitié. Les porteurs ont alors tourné la situation à leur avantage, en revoyant leurs process de production et vente, sans altérer leurs objectifs de développement. Cette décision a eu comme conséquence la construction d’un avantage compétitif important, grâce à une structure de coûts extrêmement compétitive et adaptée. Actuellement, leur croissance est significative et ils se développent mieux que prévu car tous leurs process ont été automatisés. Avec eux, j’ai essayé de contribuer à la réflexion stratégique de leur projet même sans être au Comité Stratégique. Quand l’un des fondateurs m’a sollicité plus tard pour intégrer le Comité Stratégique, je l’ai considéré comme une récompense.

VOTRE BILAN

Quel bilan faites-vous de votre expérience de Business Angel ?

Même si je suis toujours au capital des startups dans lesquelles j’ai investi, mon bilan en termes d’investissement est pour l’instant mitigé : certaines startups ont dépassé leur business plan, tandis que d’autres vont mal.

Côté humain, mon bilan est très positif. De plus, j’avais pour objectif de participer à des Comités Stratégiques, ce que j’ai fait et continue à faire.

Recommanderiez-vous Investessor ?

Oui, d’ailleurs, j’ai amené 6 nouveaux Business Angels dans le réseau. Je recommanderais l’activité y compris à des personnes en activité professionnelle car c’est enrichissant sur beaucoup de plans.

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaiterait devenir Business Angel ?

Mon premier conseil serait d’avoir conscience que l’argent investi peut être perdu intégralement. D’autre part, je mettrais en garde sur le risque lié à l’émotion. Un Business Angel peut avoir peur de passer à côté d’une pépite ou de la prochaine licorne, mais je pense qu’il faut prendre du recul et voir la différence entre l’envie de voir le projet réussir et la réalité. Disposer de méthodes d’analyses rigoureuses et avoir une solide culture économique, pour anticiper les changements potentiels de la « Société », sont essentiels pour se prémunir d’un investissement basé sur un biais émotionnel.

Lorsqu’on débute dans cette activité, il est important de discuter et échanger avec ceux qui sont là depuis longtemps pour apprendre de leurs échecs et leurs réussites. En s’ouvrant aux autres, on finit par acquérir plus d’autonomie.

Après une carrière au sein d’un grand groupe pharmaceutique, en qualité de Directeur Marketing Europe, Adrien décide de renforcer ses compétences avec un Executive MBA à HEC Paris. Aujourd’hui, il dirige sa propre marque de mode alliant haut de gamme et esprit solidaire : Orega. Membre associé de l’accélérateur WeRaiseStartup depuis sa création et membre Investessor depuis 2016, Adrien a investi dans 6 startups.

VOTRE VISION DU BUSINESS ANGEL

Qu’est-ce qu’un Business Angel d’après vous ?

Être Business Angel est avant tout une aventure humaine car l’activité repose principalement sur des rencontres et sur de l’investissement, notamment en temps. Il faut apprendre à connaître les porteurs de projets, leurs histoires, leurs parcours, leurs motivations, pour percevoir dans quelle mesure ce qu’ils proposent est en adéquation avec ce qu’ils sont.

L’activité de Business Angel requiert une implication intellectuelle et humaine afin que, au-delà de l’investissement financier, ce soit une réelle aventure. Le rôle du Business Angel est aussi de créer une relation de confiance : c’est à la fois un mentor et un coach, avant d’être in fine un investisseur.

Quelles sont vos motivations et vos objectifs ?

Je suis fasciné par l’énergie qu’il y a autour des startups et de cet écosystème d’entrepreneurs passionnés prêts à tout pour construire leur entreprise. En étant Business Angel, on participe à cet élan qui peut parfois amener à révolutionner nos habitudes de consommation ou bouleverser tout un secteur d’activité.

J’investis dans des projets que j’aime suivre et pour lesquels j’essaie d’intégrer le Comité Stratégique afin de suivre le projet dans le temps. Je ne vois pas cette activité comme un simple investissement financier car, dans ce cas, j’investirais plutôt dans une société côté en bourse avec un potentiel de croissance plus sûr.

Enfin, cette activité permet d’être au fait de la culture économique du moment. Pour ma part, je n’investis pas dans un projet que je ne maîtrise pas un minimum. Il est donc essentiel de maintenir et développer sa connaissance du milieu économique pour lequel on s’intéresse.

Quel est le profil d’un Business Angel ?

Le Business Angel doit avoir de l’expérience professionnelle, car il peut être amené à accompagner des entrepreneurs qui sortent de l’école ou qui ont peu travaillé et qui ont finalement peu d’expérience de la vie d’entreprise. Or, la principale difficulté pour une startup, après l’amorçage, est de se structurer en interne. Le Business Angel doit avoir la capacité de transmettre ce qu’il a lui-même appris pour aider les porteurs de projets et leur faire gagner du temps.

Un Business Angel doit allier empathie et leadership afin de faire passer des messages forts ou parfois difficiles à entendre pour l’entrepreneur qui a la tête dans le guidon et qui n’arrive pas à prendre le recul nécessaire. C’est compliqué d’inciter un porteur de projet à prendre une décision difficile pour son entreprise. Cependant, le Business Angel doit adopter une approche globale et stratégique du projet, et avoir une intelligence économique et émotionnelle pour permettre à l’entrepreneur d’appréhender les risques et bénéfices de ces décisions.

VOS EXPERIENCES EN TANT QUE BUSINESS ANGEL

Quels sont vos critères de sélection d’un projet ?

Je regarde d’abord la cohérence entre le projet, l’équipe, le produit et la stratégie. Ces quatre éléments doivent être en adéquation et fonctionner ensemble.

J’essaie toujours de comprendre ce qui motive un porteur de projet. Je pense qu’un projet qui réussit est un projet qui répond à un (réel) besoin, à une problématique d’envergure.

Je m’intéresse aussi évidemment à l’équipe : ses membres sont-ils prêts à tout pour réussir ? A faire des sacrifices et beaucoup travailler ?

Le produit demeure un élément clé : avoir un vrai bon produit change beaucoup de choses.

Enfin, j’analyse l’aspect financier. Le projet doit offrir une perspective de rentabilité à 5 ou 10 ans avec un multiple d’au moins 10. Certains projets peuvent être vite rentables, sans toutefois aller assez loin, comme par exemple se développer à l’international. Or un projet doit avoir un vrai potentiel.

Quelles sont les difficultés de cette activité ?

La principale difficulté repose sur le fait que les décisions doivent être prises rapidement. Alors que les entrepreneurs nous dépeignent toujours un tableau agréable de leur projet, nous, Business Angels, devons savoir déceler les signaux faibles, les informations qui doivent nous alerter. Il est facile de se laisser séduire par une rhétorique attrayante.

Dans le cadre du mentorat réalisé au sein de l’accélérateur WeRaiseStartup, nous prenons justement le temps de cerner les projets et leurs porteurs car nous les accompagnons bien en amont d’une levée.

La première startup dans laquelle j’ai investi en arrivant chez Investessor a fait faillite peu après. Le projet m’avait séduit et j’ai été enthousiasmé. Je me rappelle pourtant avoir posé une question à l’occasion d’une réunion avec l’entrepreneur dont la réponse ne m’avait pas pleinement convaincu. J’ai néanmoins maintenu mon investissement, au lieu de m’écouter. Depuis, je prends du temps pour analyser et comprendre les projets, mais aussi connaître les entrepreneurs. A la moindre incertitude, je n’y vais pas.

Racontez-nous une expérience positive.

A mes débuts chez Investessor, j’ai investi dans une startup qui n’a pas réussi à réunir l’intégralité des fonds recherchés, mais seulement la moitié. Les porteurs ont alors tourné la situation à leur avantage, en revoyant leurs process de production et vente, sans altérer leurs objectifs de développement. Cette décision a eu comme conséquence la construction d’un avantage compétitif important, grâce à une structure de coûts extrêmement compétitive et adaptée. Actuellement, leur croissance est significative et ils se développent mieux que prévu car tous leurs process ont été automatisés. Avec eux, j’ai essayé de contribuer à la réflexion stratégique de leur projet même sans être au Comité Stratégique. Quand l’un des fondateurs m’a sollicité plus tard pour intégrer le Comité Stratégique, je l’ai considéré comme une récompense.

VOTRE BILAN

Quel bilan faites-vous de votre expérience de Business Angel ?

Même si je suis toujours au capital des startups dans lesquelles j’ai investi, mon bilan en termes d’investissement est pour l’instant mitigé : certaines startups ont dépassé leur business plan, tandis que d’autres vont mal.

Côté humain, mon bilan est très positif. De plus, j’avais pour objectif de participer à des Comités Stratégiques, ce que j’ai fait et continue à faire.

Recommanderiez-vous Investessor ?

Oui, d’ailleurs, j’ai amené 6 nouveaux Business Angels dans le réseau. Je recommanderais l’activité y compris à des personnes en activité professionnelle car c’est enrichissant sur beaucoup de plans.