27 octobre 2020

Frédéric Truchot - Business Angel

Portrait de Business Angel

Frédéric a fait carrière dans la banque d’investissement, d’abord au Crédit Lyonnais puis au Crédit Agricole CIB. Dans un contexte international (Montréal, Londres, Hong Kong, Tokyo, New-York), Frédéric a évolué dans des activités de marché. Il a découvert le Réseau WeLikeAngels Investessor par l’intermédiaire d’un collègue, lui-même membre du Réseau. Business Angel depuis 2017, Frédéric réalise des investissements en tant qu’indépendant par ailleurs, et il comptabilise déjà une quinzaine de participations.

VOTRE VISION 

Qu’est-ce qu’un Business Angel pour vous ?

L’activité de Business Angel ne se définit pas uniquement par l’investissement financier, mais aussi par le temps que l’on consacre à conseiller et aider les entrepreneurs. L’une des façons de faire est notamment d’exploiter son réseau et cela prend du temps.

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous lancer dans cette activité ? 

Initialement, c’était surtout la curiosité de découvrir l’activité. A présent, ce sont les rencontres qui m’enthousiasment. C’est extrêmement motivant de rencontrer des personnes passionnées et passionnantes, aussi bien côté entrepreneur que côté Business Angels.

Avez-vous des objectifs ?

Actuellement, l’activité de Business Angel m’occupe quasiment à temps plein, aussi je m’efforce de structurer de plus en plus cette activité. Mon objectif est d’atteindre une rentabilité de 10% par an, en diversifiant mes placements et mes investissements. J’ai prévu une enveloppe dédiée à l’investissement en startups.

Par ailleurs, j’investis via des fonds comme Sibessor 2 et Cap Horn Invest car cela permet d’accompagner le développement de la startup sur un plus long terme. J’envisage d’ailleurs de m’investir davantage, en particulier dans les instructions des startups et les Comités Stratégiques.

VOS EXPERIENCES

Quels sont vos critères de sélection ? 

Deux éléments sont particulièrement importants pour orienter ma décision d’investir ou non :

  • Le projet : quel est le marché ? quelle est la problématique adressée ? quelle est la scalabilité ? le projet me parle-t-il ? Sans me limiter à un secteur d’activité particulier, je m’oriente plus naturellement vers les projets technologiques, en BtoB et à vocation internationale. 
  • L’équipe des entrepreneurs. 

Si je valide ces deux points, je serais peut-être moins regardant sur certaines questions, comme la valorisation ou la rémunération des porteurs de projet.

En dépit de mon parcours dans la finance, j’investis peu dans ce domaine. J’évite aussi le BtoC, même si j’ai fait une exception en entrant au capital de Diggers Factory, une plateforme en ligne qui propose des vinyles à la demande.

L’avantage d’être Business Angel au sein d’un réseau est de bénéficier d’un sourcing de projets constant et varié, et d’être encadré et accompagné dans ses choix.

Quelles leçons avez-vous tirées de vos investissements ? 

Un investissement qui s’est révélé infructueux m’a conforté dans mon choix d’éviter le BtoC. Il s’agissait d’une application permettant aux amateurs de musique de se retrouver pour assister à des spectacles ensemble. Si j’avais présenté le projet à mes filles, elles m’auraient certainement mis en garde sur cet investissement.

Au contraire, sur un autre investissement, je pense avoir fait un bon choix. Il s’agit d’Energysquare, une startup qui conçoit une technologie permettant de créer des surfaces de charge pour les appareils électroniques. J’aurais pu sortir du capital il y a peu, à l’occasion de l’entrée d’un fonds, mais j’ai plutôt préféré renforcer ma participation en rachetant les parts d’investisseurs sortants. J’apprécie l’équipe et le projet. Le CEO sait très bien communiquer avec ses actionnaires et je le sens tout à fait capable de mener son projet très loin.

De la même manière, je suis actuellement au Comité Stratégique d’une startup dont j’aime beaucoup le sujet : la logistique connectée. Je pense que le projet peut aller loin et qu’il y a beaucoup de choses à faire dans ce secteur.

VOTRE BILAN

Quel bilan faites-vous de vos expériences au sein du Réseau ? 

Le Réseau apporte clairement un plus, par rapport aux investissements en tant qu’indépendant. Les réunions de closing sont l’occasion de confronter ses opinions, ses questions et ses doutes à ceux des autres Business Angels et, ainsi, de bénéficier de l’intelligence collective. J’ai tendance à m’enthousiasmer facilement et les feedbacks des autres Business Angels m’aident à prendre du recul.

La négociation du Pacte d’actionnaires est aussi un point fort du Réseau, ainsi que le fait d’avoir systématiquement un membre du réseau au Comité Stratégique qui permet un meilleur suivi des start-ups. D’autre part, la plateforme welikestartup.io permet de centraliser les informations et documents relatifs à tous ses investissements, c’est très pratique.

Enfin, le Réseau permet de réduire les risques liés à l’investissement car, au sein d’un réseau, il est plus facile d’investir des petits tickets et de diversifier ses investissements qu’en tant qu’indépendant.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaiterait devenir Business Angel ? 

Tout d’abord, je recommanderais de prévoir une enveloppe dédiée à cette activité, puis je conseillerais de diversifier les investissements en se positionnant sur au moins 10 sociétés. J’insiste sur le fait que cette activité demande du temps et de l’investissement personnel. Il est important d’en avoir conscience si on souhaite se lancer de manière sérieuse dans cette activité. 

Contact rédaction :

Kathy Percevejo - Kathy.percevejo@welikestartup.fr

Article rédigé en juin 2020