5 janvier 2022

Julien Capra - Entrepreneur 

Portrait d'un entrepreneur accompagné par WeLike

Créée en 2016, Watiz est le premier personal shopper basé sur la reconnaissance visuelle. A partir de la photo d’un vêtement, issue des réseaux sociaux, d’un magazine ou prise directement par l’utilisatrice, Watiz retrouve des articles identiques ou similaires, et redirige vers les sites e-commerce où se le procurer. L’application est disponible sur Android et IOS depuis septembre 2020 et propose aujourd’hui 4600 marques de vêtements, sacs et chaussures. Accompagnée par WeLike, la startup a bouclé une levée de fonds auprès de Business Angels en juillet 2021. 

Quel a été votre parcours ?  

Je suis chimiste de formation. D’ailleurs mon associé Rémy Villecroze a aussi un profil de chercheur en physique et astrophysique. J’ai commencé ma carrière comme docteur au Commissariat à l’Energie Atomique avant de réaliser que la recherche n’était pas la carrière que je voulais. Comme j’avais créé des associations pendant mes études, je voulais retrouver cette notion d’engagement et j’ai eu l’idée de créer une entreprise dans le domaine de la recherche. Après HEC Entrepreneurs, j’ai tenté de reprendre une startup mais la négociation n’a pas abouti. J’ai poursuivi en travaillant pendant 3 ans comme bras droit de dirigeants et c’est par l’intermédiaire de connaissances que j’ai rencontré Rémy. 

Comment est née l’idée de Watiz ?    

Dans le cadre de ses recherches, Rémy avait travaillé à l’amélioration de la qualité des clichés issus des télescopes. Nos échanges ont divergé sur le sujet de l’utilisation de la reconnaissance visuelle comme source d’informations et à l’époque, elle n’était pas du tout ce qu’elle est devenue : la recherche sur Internet était majoritairement sémantique et il était quasi-impossible de retrouver un objet dont on ne connaissait pas le nom. Nous avons commencé à nourrir l’idée de créer un Shazam de l’objet. En travaillant le business modèle, on s’est rendu compte de la nécessité de focaliser notre projet sur une verticale bien identifiée afin de répondre à un besoin précis et de trouver des clients prêts à payer pour ce service. Très naturellement le secteur de la mode s’est imposé à nous.  

Que représente l’entrepreneuriat pour vous ? 

Être entrepreneur est le plus beau métier du monde. Je retrouve des similitudes entre la recherche et l’entrepreneuriat : il faut essayer des choses, se planter pour recommencer. Comme j’ai fait beaucoup d’associatif, j’apprécie les dimensions sociales et sociétale de l’entrepreneuriat, à travers la création devaleur, d’emploi, les préoccupations écologiques auxquelles on peut répondre… Je suis convaincu que les changements importants vont venir des entrepreneurs.  

Comment s’est passée la levée de fonds ?  

J’ai commis les pires erreurs au moment de lever des fonds, et j’ai notamment perdu beaucoup de temps en allant solliciter les mauvaises personnes. Je n’étais pas assez préparé et encadré pour affronter les questions des investisseurs et je n’avais pas pris conscience de l’importance du bon timing pour les rencontrer. Avec Watiz, on s’attaque à des géants comme Google, Amazon ou encore Pinterest. Si beaucoup sont intéressés, peu sont vraiment disposés à investir et soutenir le développement de notre produit à un stade où le risque est encore élevé. C’est là que la préparation en amont est primordiale pour aider à construire le discours.  

Comment se déroule votre Comité Stratégique ?  

Le Comité Stratégique oblige à être conscient de ses faiblesses car il impose un devoir de transparence et d’information. L’avantage est évidemment qu’il implique de mettre en place des actions. Au départ, je percevais le Comité comme un lieu de restitution puis, à mesure du temps, c’est vraiment devenu un moment d’accompagnement et de préparation.  

Quels conseils donneriez-vous à un jeune entrepreneur ?  

Il faut se faire aider, sur tous les aspects, et aller chercher les conseils et mentors qui vous challengent vraiment. Un conseil qui ne vous fait pas de critiques constructives n’est pas un bon conseil.  

Je pense que pour la plupart des entrepreneurs, l’exercice de vente est un exercice extrêmement compliqué car nous n’avons pas la posture et l’état d’esprit du commercial. Je me suis fait accompagner pour me surpasser et j’ai vraiment eu un déclic quand j’ai compris que si mon produit répondait à une vraie problématique pour mon client (et qu’il se mettait en danger à ne pas me prendre) il n’y avait aucun frein et appréhension à avoir et qu’il serait même heureux d’échanger avec moi. Depuis, je fais uniquement du phoning en appelant directement les présidents et ma démarche commerciale est devenue plus fluide et aussi plus agréable pour moi.  

Quelles sont les actualités et les prochaines étapes de Watiz ?  

Les deux grandes prochaines étapes sont d’une part l’accélération du commercial en diversifiant encore notre catalogue (la mode masculine, le made in France, l’éco-responsable arrivent dès janvier) ; et d’autre part la rétention de nos utilisateurs, notamment à travers le marché de l’occasion et la création de contenus pour faire de Watiz un média dédié à la mode.  

Contact rédaction : Kathy Percevejo - chargée de communication - kathy.percevejo@welikestartup.fr