27 octobre 2021

Laurent Seyer - Business Angel

Portrait d'un Business Angel WeLikeAngels Investessor

Après Science Po Paris, Laurent a fait carrière dans la finance, d’abord en banque (audit, marché capitaux, fusions-acquisitions...) puis en asset management (Lyxor, Axa Investment Managers, MSCI). De retour de Londres après 5 ans passés chez MSCI, Laurent se consacre à l’écriture. En parallèle de la rédaction de son troisième roman, il découvre l’activité de Business Angel grâce à son réseau personnel et professionnel, qui le sollicite à l’occasion de projets entrepreneuriaux dans lesquels il investit. Il a rejoint WeLikeAngels Investessor en début d’année 2021, sur les recommandations d’une amie.  

Comment décririez-vous l’activité de Business Angel en 3 mots ? 

  • Transmettre : j’ai décidé de changer de vie avant tout pour me consacrer à l’écriture mais dès que de jeunes entrepreneurs ont fait appel à moi, j’ai découvert la joie de partager avec eux mon expérience et une partie du patrimoine acquis par mon travail.
  • Etre utile :

 en travaillant dans une grosse FinTech américaine proche de la Silicon Valley, j’ai pu voir la puissance de l’univers startup aux USA. En rentrant en France, j’ai eu envie de contribuer à ma petite échelle à créer un environnement soutenant les créateurs d’entreprises français.

  • Donner sa confiance : 

c’est essentiel quand on intervient à un stade si précoce de la création d’entreprise, avec une prise de risque conséquente.  

Pourquoi êtes-vous devenu Business Angel ? 

Après des années passées à l’étranger, j’étais motivé par l’idée d’aider des entrepreneurs français et j’ai décidé d’allouer une partie de mon patrimoine à financer des startups. Cette activité s’est révélée plus prenante que je ne le pensais - puisque je comptabilise aujourd’hui 17 investissements dont 7 pour lesquels je suis au board ou comité stratégique - mais l’enthousiasme des entrepreneurs, la qualité et la diversité des projets n’ont cessés de me surprendre, me conduisant à multiplier mes investissements. Initialement, j’investissais de manière ponctuelle, surtout via mon réseau, et quand la démarche est devenue plus récurrente, j’ai décidé d’intégrer un réseau avec une organisation et une structure (je suis en fait actuellement dans deux réseaux de Business Angels).  

Quelles difficultés relevez-vous ? 

Celle de réussir à dire non ! Je vois passer beaucoup de dossiers de qualité et ce n’est pas toujours facile de faire la sélection. Le fait d’avoir un contact direct avec les créateurs d’entreprise rend le refus encore plus délicat, car on s’attache aux gens, on a envie de les aider, ce n’est pas comme acheter des actions cotées en bourse.  

Quels sont vos secteurs d'investissement de prédilection ?  

J’ai naturellement commencé par des dossiers touchant mon secteur d’activité, mais à partir d’un certain moment, j’ai commencé à diversifier mes investissements et à me diriger vers des secteurs que je ne connaissais pas. Le Réseau s’est alors révélé d’une grande aide car, en plus de la sélection de dossiers qualifiés, je bénéficie de l’analyse d’autres Business Angels experts du secteur. J’ai ainsi investi dans plusieurs BioTechs. Aujourd’hui je porte davantage d’attention aux startups à impact, notamment des EdTechs.  

Quels sont vos critères d'investissement ?  

Il faut bien sûr étudier les dossiers avec la rigueur que le réseau met en œuvre, sur l’analyse du marché, du business plan, de l’équipe… Ce sont les critères que j’appliquais dans mon activité professionnelle d’investisseur institutionnel. Mais aujourd’hui, investissant à titre personnel, je m’autorise plus de souplesse, notamment en laissant davantage de place à l’intuition, l’affectif, voire l’émotion. Je suis prêt à soutenir un projet qui me paraît un peu incertain sur le plan financier mais m’enthousiasme par sa raison d’être. J’ai passé suffisamment de temps à faire des investissements sous contrainte pour apprécier la liberté du Business Angel, d’autant que le Réseau apporte une méthodologie et un formalisme qui encadrent bien la décision d’investissement.  

Si je dois tout de même identifier un critère clé, ce serait le caractère différenciant de la startup. Il me semble essentiel de se distinguer. Cela peut passer bien sûr par le produit et l’innovation technologique, mais aussi l’approche du marché ou encore la culture d’entreprise. 

Quels conseils donneriez-vous à quelqu'un qui voudrait devenir Business Angel ?  

Il est primordial d’en avoir vraiment envie. L’activité de Business Angel demande du temps, de l’énergie, c’est plus exigeant que d’investir dans un fonds. Il faut de la passion et la volonté de contribuer à un projet entrepreneurial. Je ne suis pas impliqué dans la gouvernance de toutes les startups dans lesquelles j’ai investi, mais je les suis toutes de près et avec un engouement absent quand je consulte les lignes de mes contrats d’assurance vie. 

Contact rédaction : Kathy Percevejo - kathy.percevejo@welikestartup.fr