27 avril 2022

Marianne Joly et Ana Megelea - Fondatrices de Corneille

Portrait d'entrepreneures

L'application de lecture Corneille, pour les 3 à 8 ans, a l'ambition de réconcilier parents et écrans. Les deux fondatrices, conscientes des enjeux auxquels font face les parents, tant dans l'apprentissage de la lecture de leurs petits que dans la gestion du temps d'écran de ces derniers, proposent une solution ludique et pédagogique pour accompagner les plus jeunes dans cette acquisition fondamentale qu'est la lecture. Toutes les deux reviennent sur leurs parcours respectifs et leur première levée de fonds.

Quels ont été vos parcours respectifs ? 

Marianne : Après un bac L, j’ai fait une classe préparatoire littéraire suivi d’un cursus universitaire de lettres avec une  spécialisation en édition. Dès le départ, j’ai travaillé dans l’édition jeunesse, d’abord au sein de la maison Le Pommier – qui fait de la vulgarisation des sciences – puis en tant qu’indépendante. Je me suis spécialisée dans l’apprentissage de la lecture,avec un intérêt plus marqué pour la littérature adressée aux 6-10 ans. En parallèle, j’ai toujours enseigné le français langue étrangère, d’abord en France à des migrants puis aux USA dans des Alliances Françaises. C’est à mon retour en France qu’Ana et moi avons lancé Corneille.  

Ana : Je suis ingénieure généraliste diplômée de la promotion Polytechnique 2004. J’ai commencé par travailler dans la production de sacs à main puis dans l’audit interne chez Peugeot, avant de suivre mon conjoint à l’étranger. C’est pendant cette expérience à l’étranger que l’idée de Corneille a commencé à germer. 

Comment est née l’idée de Corneille ? 

Ana : Le français n’est pas ma langue maternelle et quand mes enfants ont commencé à apprendre à lire, je ne me sentais  pas légitime pour les accompagner. Je manquais de ressources pour le faire en français, alors que les outils et méthodes sont nombreux dans le monde anglo-saxon. En voulant m’en inspirer, j’ai eu l’idée de l’application Corneille. Je connaissais déjà Marianne à ce moment-là et nos profils se complétaient parfaitement pour que nous menions ensemble ce projet. Nous avons élaboré un premier prototype pour évaluer le marché et l’intérêt des parents a été au rendez-vous. Nous avons poursuivi notre réflexion en intégrant une dimension de gamification issue des jeux vidéo. En parallèle, j’ai validé un DIU « Apprendre par le jeu ».  

Les écrans sont généralement déconseillés chez les enfants. Comment appréhendez-vous ce point ?  

Ana : C’est davantage l’usage que l’on fait des écrans, que les écrans eux-mêmes, qui peuvent être dangereux. Cela se traduit par les contenus proposés aux enfants et le temps que ces derniers y consacrent. Avec Corneille, nous avons une approche proactive pour transformer l’usage actuel des écrans, et que celui-ci devienne utile, interactif et contrôlé.  

Que représente l’entrepreneuriat ?  

Marianne : L’entrepreneuriat est une continuité dans mon parcours. J’ai toujours eu à cœur de défendre des projets de manière flexible. Corneille me permet de développer des compétences nouvelles sur l’entrepreneuriat tout en conservant une flexibilité dans mon travail.  

Ana : L’entrepreneuriat est davantage un concours de circonstances pour moi. Le désir d’avoir un impact sur la société et le fait de pouvoir m’associer avec Marianne m’a convaincu de me lancer. On parle souvent de l’entreprenariat comme des montagnes russes et pouvoir travailler sur un projet à impact autour de la lecture en français m’a convaincue.    

Que retenez-vous de votre expérience de la levée de fonds ?  

Marianne : La levée de fonds a été un moment fondateur, à la fois compliqué et formateur. La levée nous a permis de nous recentrer sur le projet. J’ai beaucoup appris sur la façon de présenter Corneille. J’en retiens qu’il faut être préparé à cette étape et qu’il faut parler de son projet à beaucoup de monde, plutôt que se limiter à certaines personnes ciblées, et ne rien prendre pour acquis. Il faut au contraire pouvoir être sur plusieurs fronts et multiplier ses chances de réussir. 

L’approche des Business Angels Investessor a été positive car dès le départ, les deux Business Angels qui ont pris en main Corneille (Marie-Catherine Boinay et Marie-Anne Aymerich) ont bien compris le projet et nous ont même aidées à le préciser. Il se trouve que ces deux Business Angels sont des femmes qui ont la volonté d’accompagner des femmes entrepreneures. J’ai d’ailleurs connu le réseau WeLike en rencontrant Marie-Catherine lors de l’événement Femmes Entrepreneuses organisé par Orange.  

Ana : La levée de fonds est une étape obligée pour accélérer. J’en retiens surtout le besoin de présenter plus les valeurs qui nous animent en tant que fondatrices, de l’impact de Corneille en transformant en temps d’ecran en temps de lecture et en faisant aimer la lecture aux enfants. 

Quels conseils donneriez-vous à un.e futur.e entrepreneur.e ? 

Marianne : Il me semble important d’être passionné par son projet, car il monopolise beaucoup d’énergie et de temps, et avoir une équipe complémentaire qui apporte toutes les compétences nécessaires. 

Ana : Il ne faut pas se lancer seul et trouver un/des partenaire/s qui complète ses propres compétences et surtout qui partage les mêmes valeurs. Quand on a des compétences différentes, on a aussi des schémas de pensée différents. Il faut donc se retrouver sur les valeurs que l’on souhaite porter et avancer ensemble. 

Quelles sont les prochaines étapes ?  

Marianne : On clôture une période de recrutement, avec l’arrivée d’une ingénieure pédagogique, d’une community manager et prochainement d’une responsable marketing. La prochaine étape sera d’adapter la plateforme pour le français langue étrangère.  

Ana :  Notre objectif cette année est de se concentrer sur l’acquisition clients B2C à travers une stratégie marketing digitale et partenariats tout en même temps développant l’offre et les coopérations avec l’écosystème Edtech et les écoles en France et à l’étranger.    

Nous travaillons également à un mix de la  méthode de lecture numérique/papier à destination des écoles pour renforcer le B2G. La méthode mixte permet d’éduquer autour de l’écran en tant qu’outil et de faire visualiser à l’enfant ses progrès pas à pas.    

En même temps que la méthode du FLE (Français LangueÉtrangère) nous préparons en 2023 une nouvelle levée autour de 1,5M€. 

En savoir plus sur Corneille : https://corneille.io/

Contact rédaction : Kathy Percevejo - kathy.percevejo@welikestartup.fr