Pierre Favre et Thomas Handschuch - Entrepreneurs
Portrait d'entrepreneurs soutenus par WeLikeAngels
Kipoya est une application de soutien scolaire dont la particularité est de garantir aux parents que l’enfant va travailler régulièrement, par sessions de 5 à 10 minutes chaque jour. Cette garantie est possible grâce à un système de verrouillage de certaines applications du smartphone qui ne deviennent accessibles qu’une fois que l’enfant à réaliser sa session. Les deux fondateurs pensent que c’est le travail régulier qui permet de progresser. Application lancée en mars 2020, la startup a été accélérée au sein de WeRaiseStartup, avant de finaliser sa première levée de fonds en mai 2021 avec WeLikeStartup.
Quel ont été vos parcours respectifs ?
Pierre Favre : Après un Bac éco, j’ai été en école de commerce où j’ai obtenu un Master 1 en finance et un Master 2 en entrepreneuriat. J’ai aussi une Licence en droit des affaires d’Assas. Après une première expérience entrepreneuriale dans le cinéma, j’ai collaboré avec une startup dans la gestion patrimoniale pendant deux ans. C’est alors que j’ai eu l’idée de départ de Kipoya, que j’avais appelé Smart Break à l’époque.
Thomas Handschuch : J’ai aussi obtenu un bac éco et fait la même école de commerce que Pierre. Je n’étais pas vraiment passionné par mes études et ce que j’ai le plus apprécié a été de séjourner à l’étranger : un semestre en Irlande et un semestre à Madrid. A la fin de mes études, j’ai rejoint un ami à Bruxelles pour travailler avec lui dans son agence d’événementiel. De retour à Paris, Pierre m’a parlé de Kipoya. J’ai tout de suite adhéré au projet. En parallèle, j’ai travaillé dans la production audiovisuelle.
Comment vous êtes-vous connus ?
Thomas Handschuch : Pierre et moi faisons partie d’un même groupe d’amis qui se connaissent depuis le lycée. Nous avons eu la chance de bien nous entendre dès le début et aujourd’hui je sais que je ne pourrais pas travailler avec un autre que lui. Je crois que nous avons fait tous nos projets en école de commerce ensemble et d’ailleurs, nous continuons à travailler de la même manière sur Kipoya.
Comment est née l’idée de Kipoya ?
Pierre Favre : Enfant, mon père me confisquait les manettes de mes jeux vidéo tant que je n’avais pas fini mes devoirs et je pense que c’est ce qui m’a aidé à réussir mon parcours scolaire. J’ai continué à jouer occasionnellement pendant mes études et j’ai réalisé que la problématique était toujours là : dans le casque, j’entendais mes partenaires de jeux – souvent collégiens - se faire disputer par leurs parents. J’ai alors eu l’idée de conditionner l’accès aux écrans à la réalisation des devoirs. C’est en discutant du projet avec Thomas que nous sommes passé de la console de jeux aux applications sur smartphone. Le challenge est d’arriver à rendre les exercices attractifs pour les enfants et qu’ils apprécient de faire 5 minutes d’exercices chaque jour.
Qu’est-ce que l’entrepreneuriat pour vous ?
Pierre Favre : Mon père me disait qu’il est important de faire un métier qui passionne et l’entrepreneuriat offre justement la possibilité de faire beaucoup de choses différentes, et d’aller vers ce qui nous motive le plus. J’ai d’ailleurs orienté mon cursus dans ce sens.
Thomas Handschuch : Dès l’école de commerce, je savais que j’avais envie de créer quelque chose, de rassembler des gens autour d’un projet, et de le mener au bout en surmontant les difficultés. Etre entrepreneur, pour moi, c’est surtout résoudre des problèmes sans se laisser démoraliser, et jusqu’à montrer, par ses résultats, qu’on avait raison d’y croire. La vraie difficulté, c’est quand on passe de la présentation PPT à la gestion d’entreprise, quand on passe d’un projet à la réalité d’une entreprise avec des salariés. La récompense, ce sont les retours de parents qui nous disent que leur enfant a progressé à l’école.
Comment s’est déroulée la levée de fonds ?
Pierre Favre : La levée s’est révélée beaucoup plus laborieuse et plus longue que prévue. Toutefois, du point de vue relationnel, elle a été très bénéfique à Kipoya. Nos mentors, Claude Boulot et Tom Rousselot, ont beaucoup contribué à nous préparer à la levée et nous avons rencontré des investisseurs très intéressants, compétents et volontaires pour accompagner la société. On ressent toute la bienveillance dans leur implication.
Thomas Handschuch : Je rejoins Pierre : d’un côté ça a été compliqué et long. D’un autre côté, nous avons rencontré des personnes qui sont devenues des atouts pour Kipoya, comme Claude Boulot et Mohammed Bellamine, Business Angels qui sont d’ailleurs au Comité Stratégique. Il y a aussi eu des collaborateurs WeLike, comme Tom Rousselot qui a suivi notre accélération chez WeRaiseStartup ou encore Guillaume Siffelet, qui a piloté la levée chez WeLikeStartup.
Quels conseils donneriez-vous à un entrepreneur ?
Pierre Favre : On dit souvent que la première qualité d’un entrepreneur est de bien s’entourer et je le confirme. Nous avons constitué une super équipe, avec des personnes très compétentes aussi bien côté équipe que côté investisseur, et cela permet de faire progresser Kipoya. Au moment de lever des fonds, j’ajouterais qu’il vaut mieux se préparer au pire car ça peut aller très vite comme être compliqué. Donc il faut avoir les reins solides, être prudents et surtout ne pas considérer que parce qu’on délègue la levée de fonds à d’autres, on n’aura rien à gérer. Enfin, il y a le sujet de l’associé. Thomas est mon associé et un vieil ami, c’est quelqu’un en qui j’ai confiance et cela aide à passer les moments difficiles.
Thomas Handschuch : Mon premier conseil est aussi de bien s’entourer, et surtout d’un associé de confiance, sur qui compter et avec qui parler franchement. Ensuite, je dirais qu’il faut se lancer, savoir fédérer autour d’un projet commun, aimer la prise de risque et la résolution de problèmes. J’ajouterais qu’il ne faut pas écouter tout ce qui se dit dans les médias. Lever des fonds peut être très compliqué et il vaut mieux avoir des plans de secours.
Quelles sont les prochaines étapes pour Kipoya ?
Pierre Favre : La prochaine grande étape est la concrétisation de nos idées en termes de gaming pour l’application côté enfant, et notamment le fait que nous avons intégré le sujet du verrouillage du téléphone dans une histoire. Nous allons également avancer sur les partenariats avec les écoles et des acteurs du monde culturel français.
Thomas Handschuch : On veut que les révisions deviennent amusantes et pour cela nous avons créé des univers et des défis pour que l’enfant prenne du plaisir et n’ait pas l’impression de réviser. Avec les écoles, il nous reste encore beaucoup de choses à finaliser, mais nous avons un rendez-vous avec l’Éducation Nationale fin juin.
Kipoya a levé 200 000€ en juin 2021, notamment auprès du Réseau WeLike. Lire le communiqué de presse.
Contact rédaction : Kathy Percevejo - chargée de communication - kathy.percevejo@welikestartup.fr