25 novembre 2020

Valéry Bollier - Business Angel

Portrait de Business Angel

Diplômé d’un Master 2 de management à Dauphine et d’un EMBA à HEC, Valéry a été Directeur Marketing/associé chez ZEturf (20% du marché en ligne des courses hippiques), CEO/co fondateur chez Oulala (revendu en 2018 à une filiale de Genesis Mining) et a co-fondé Silicon Valletta (club pour les leaders du digital à Malte). Egalement Businss Angel, Valéry travaille actuellement avec des associés à monter un projet d'entrepreneuriat social visant à optimiser le financement et le développement de startups à impact sur l'ecosystème marin.
 

Votre vision


Qu'est-ce qu'un Business Angel pour vous ? 

Si l’on s’en tient à une définition sommaire, un Business Angel est un individu qui investit dans une société pour accompagner son développement dans l’espoir d’en tirer un hypothétique bénéfice. Mais la réalité est plus complexe et chaque Business Angel a probablement développé une vision de son activité qui lui est propre.

Pour ma part, j’ai une forte appétence pour l’aventure entrepreneuriale et depuis plus de 25 ans, je lance régulièrement de nouveaux projets car j’aime la vibrante incertitude des premières années. Mais n’ayant pas le don d’ubiquité, je finissais toujours par être frustré de devoir me dédier exclusivement à un projet. J’ai donc trouvé dans l’activité de Business Angel un moyen d’étancher cette soif entrepreneuriale. Il faut certes accepter de laisser le gouvernail à d’autres, mais cela me permet d’être dans plusieurs petites embarcations en même temps.

Je précise « petite » car la taille joue ici un rôle clé.
Si, au crépuscule de leur vie, les bâtisseurs d’empire repensent presque tous à leur début avec mélancolie, c’est qu’ils regrettent de ne plus vivre ces moments ou leur destin se jouait. On se sent tellement plus vivant lorsqu’on affronte des problématiques de survie que lorsqu’on doit régler des problématiques de croissance.

Ceux qui sont habitués à naviguer dans de grosses embarcations ont depuis longtemps oublié (ou ne connaissent même pas) le plaisir extrême qu’il y a à sentir les embruns vous fouetter le visage. Etre un Business Angel, c’est multiplier, à foisons cette sensation.

Comment avez-vous connu le Réseau ? 

J’ai rencontré Alain Ilhe il y a une dizaine d’années (nous siégions dans le même Comité Stratégique). J’ai apprécié la démarche qui était déjà la sienne, celle d’aider à organiser la réussite des autres. Plus tard, j’ai rencontré Julien Dubois et même si je n’habitais pas en France, j’ai toujours suivi d’un œil intéressé et bienveillant la belle croissance de leur réseau. Je suis aujourd’hui très satisfait, non seulement de faire partie du réseau, mais aussi d’être un des actionnaires de WeLike.

Quelles sont vos motivations ? 

Mes motivations ont largement évolué avec le temps.
Plus jeune, ma démarche était essentiellement mue par la volonté de dénicher des pépites afin de me prouver que j’étais capable d’appréhender le monde dans lequel je vivais. Il faut avouer qu’investir en « early stage » puis voir son intuition se révéler exacte est une expérience jubilatoire, car cela donne l’illusion qu’on a eu raison avant les autres et qu’on est donc capable d’anticiper le sens de l’histoire.
De plus, un ou deux succès suffit à sculpter votre réputation. Il y avait donc clairement une quête identitaire dans ma démarche.
Avec le temps, cette « chimère » s’est estompée et j’ai aujourd’hui une profonde motivation qui ne fait que s’affirmer avec le temps : je souhaite, à mon petit niveau, tenter de peser positivement sur le cours des choses.
 

Quelles sont vos attentes, objectifs ?

Depuis quelques temps, je ne regarde exclusivement que des dossiers innovants à impact positif.
Nous devons impérativement trouver des solutions aux externalités négatives des avancées technologiques du dernier demi-siècle. Il n’y a que par l’innovation que nous pourrons contrecarrer les dangers qui pèsent sur notre avenir.
L’innovation est donc la clé de voute du bien être des futures générations. Si j’ai logiquement une attente de ROI quand j’investis dans une société, l’aspect financier n’est donc plus (et de loin) le seul de mes objectifs.

Vos expériences
 

Quels sont vos critères de sélection ? 

L’aventure entrepreneuriale est avant tout une aventure humaine. Jean Bodin l’a très bien dit : « Il n’est de richesse que d’hommes » ! C’est encore plus vrai lorsqu’une société n’a pas encore validé la pérennité de son « Business Model » en se confrontant à la réalité du marché.

Investir dans une start-up, c’est donc avant tout investir dans un groupe d’hommes et de femmes, leur faire confiance, croire en eux. Il est certes important de valider la destination qu’ils se sont fixés, mais ce qui compte avant tout est la qualité individuelle et collective de l’équipe fondatrice.

D’autres critères, comme par exemple la « scalabilité », doivent aussi être pris en compte : comment avoir l’ambition de changer les choses positivement si l’impact futur de la société restera minime ?

Mais, à mes yeux, le critère de sélection essentiel est le facteur humain. C’est d’ailleurs cela qui rend l’activité aussi prenante. Chaque dossier permet des rencontres, des confrontations d’idées, de visions. On cherche à comprendre, on s’interroge, on échange, on apprend, on grandit, on vit !
 

Votre bilan 

Quels conseils donneriez-vous à un Business Angel novice ?

C’est une activité où le savoir-faire joue un rôle prépondérant. S’il n’assure malheureusement pas d’un futur succès, sans lui, la probabilité de l’échec est quasi assurée.
Il convient donc d’emmagasiner un maximum de retours d’expériences (via des lectures, des conférences, des podcasts, des rencontres personnelles…). A ce titre, je recommande les formations de WeLike, qui reprennent, thème par thème, les bases incontournables qu’il faut maîtriser si l’on souhaite se donner une chance de réussir dans son activité de BA.

Contact rédaction :

Kathy Percevejo - Kathy.percevejo@welikestartup.fr

Article rédigé en septembre 2020