9 décembre 2020

Xavier Raher - Business Angel

Portrait de Business Angel WeLikeAngels

Ingénieur formé à l’Ecole des Mines de Nantes (IMT Atlantique), Xavier a commencé sa carrière dans le conseil en système d’information avant d’intégrer le Ministère de l’Industrie dans le Val-de-Marne en qualité de Chargé de mission développement industriel. Plus tard, il entre à l’Administration Centrale à Bercy où il travaille à la création de la future BPI France. Xavier obtient ensuite un Master d’expertise comptable et découvre l’univers du contrôle bancaire, notamment les banques de financement et d’investissement. Depuis 2018, Xavier est à la DIRECCTE, d’abord comme Adjoint puis Chef du service Protection du tissu économique. Xavier est membre Business Angel du Réseau WeLike depuis 2018.

VOTRE VISION

Qu’est-ce qu’un Business Angel pour vous ?

Etre Business Angel, c’est avant tout consacrer du temps à de nouveaux projets. On voit souvent dans cette activité l’aspect financier, or un Business Angel cherche aussi à accompagner et à s’investir dans un dossier. C’est un challenge pour lui car, au final, ce sont les projets les mieux accompagnés qui auront du succès. Évidemment, cela peut complexifier les relations avec les entrepreneurs qui peuvent parfois percevoir cet accompagnement comme intrusif.

Pourquoi êtes-vous devenu Business Angel ?

Avant d’intégrer le Réseau, j’ai eu l’occasion de faire quelques investissements à titre personnel. Un Business Angel doit être ouvert au monde, aux nouvelles idées et aux opportunités. En tant que Business Angel, je m’engage à accompagner et à être présent pour des entrepreneurs. C’est quelque chose de très prenant, qui peut occuper des soirées et des week-ends, mais c’est aussi très enrichissant. De plus, en m’investissant ainsi pour des sociétés françaises, j’ai le sentiment de contribuer à la construction de l’avenir et de l’économie.

Pourquoi intégrer le Réseau WeLikeAngels ?

Au sein d’un réseau, je peux éprouver mes opinions et impressions à celles des autres investisseurs. La communauté des Business Angels permet de faire beaucoup de rencontres et d’élargir son réseau.

Quels sont vos objectifs ?

Sans me limiter à des objectifs financiers, je fonctionne aussi au coup de cœur. Je vais plus naturellement vers des projets que je comprends car je souhaite y contribuer efficacement.

VOS EXPERIENCES

Quels sont vos critères de sélection des projets ?

L’équipe et mon sentiment à son égard sont les éléments que j’analyse en premier lieu. L’équipe doit s’inscrire dans une démarche concrète d’exploration de son projet et de création d’un réseau opportun pour le succès du projet. Je regarde également comment l’équipe a éprouvé son projet face à son marché. Ce dernier point est primordial car beaucoup de projets échouent faute d’avoir suffisamment confronté leur marché.

Je suis également attentif aux éléments financiers et comptables que fournissent les entrepreneurs. Je les considère comme des outils qui me permettent de cerner les porteurs, leur sérieux, la dynamique dans laquelle ils évoluent et leur vision pour l’entreprise.

Quelles expériences d’investissement souhaitez-vous partager ?

Avant d’intégrer le Réseau, j’ai eu l’occasion de tirer quelques leçons intéressantes de mes investissements, en particulier en cas d’échec du projet. La qualité du porteur de projet m’est apparue primordiale lors d’un investissement dans un projet technologique. En plus d’être sympathique et accessible, l’entrepreneur était très calé sur la technique. En revanche, il ne savait pas gérer ses recrutements ni s’entourer des bonnes personnes, ce qui a occasionné de nombreux retards et coûts financiers pour la startup. D’autre part, il avait développé une technologie qu’il répercutait sur son nouveau projet d’entreprise. Les Business Angels ont fini par se demander si, en tant qu’investisseurs, ils soutenaient la nouvelle société ou remboursaient la technologie en question.

Dans deux autres cas d’investissement, c’est l’inadéquation de la solution avec le marché visé qui a causé l’échec des projets. Il s’agissait de startups proposant des solutions médicales, l’une pour remplacer la canne blanche des malvoyants par un rayon laser, l’autre proposant une orthèse pour réduire les tremblements de la maladie de Parkinson. Dans le premier cas, les porteurs n’avaient pas considéré l’importance de la canne blanche comme élément permettant d’identifier un handicap. En la remplaçant par un rayon laser, ils rendaient le handicap invisible ce qui privait les personnes concernées de la bienveillance et de l’indulgence d’autrui, tout en les mettant davantage en danger. La startup proposant une orthèse pour la maladie de Parkinson ne répondait pas davantage aux besoins de son marché : dans cette maladie, ce sont les douleurs qui incommodent le plus les malades et non les tremblements.

VOTRE BILAN

Quel bilan faites-vous de votre expérience de Business Angel au sein du Réseau ?

Au-delà du dealflow et du fait d’avoir accès à des projets innovants, le Réseau permet de rencontrer d’autres investisseurs et de structurer mon activité de Business Angel, notamment par les communications qui sont faites régulièrement et qui me présentent – ou me rappellent – les projets en cours.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaiterait devenir Business Angel ?

Je crois qu’il est important de prendre son temps, d’abord pour se former et apprendre, puis pour investir, en commençant avec de petits tickets. La difficulté de ces opérations d’investissement est qu’il faut savoir réagir vite quand on pense être face à une pépite.

Contact rédaction :

Kathy Percevejo - Kathy.percevejo@welikestartup.fr

Article rédigé en août 2020