3 décembre 2020

L'équipe Rocambole - portraits d'entrepreneurs

Entrepreneurs accompagnés et financés par le réseau WeLike

Rocambole est une application de séries littéraires qui propose des histoires découpées en épisodes de 5 minutes de lecture en moyenne. Conçu sur la base de techniques scénaristiques empruntées à l’audiovisuel, chaque épisode donne envie de lire le suivant. L’application réunit tous les genres littéraires, du polar à la romance en passant par la science-fiction. La mission de Rocambole est de faire lire tous les français et francophones au moins 5 minutes par jour, sur leur smartphone.

VOS PARCOURS

Quels ont été vos parcours respectifs avant Rocambole ?

Camille Pichon : Après une prépa littéraire, j’ai obtenu une Licence en Lettres Modernes, puis un Master en édition numérique. Professeur de français pendant un an, j’ai aussi travaillé dans une maison d’édition sur le sujet de l’édition numérique. Rocambole est arrivé tout de suite après la fin de mes études et je m’y suis consacrée depuis.

François Delporte : Je me suis d’abord formé à la gestion avec un DUT GEA avant d’intégrer une école de commerce à Montpellier. Un an passé en Pologne et une première expérience dans un fonds d’investissement à Lyon m’ont amené à me spécialiser dans l’ingénierie financière. Après l’EMLyon, j’ai travaillé pour Impact Partenaires à Paris et à l’occasion de l’étude d’un dossier d’investissement, on m’a proposé d’être le Directeur Financier de la startup concernée. Mon parcours comprend aussi une dimension tech grâce à une expérience d’un an et demi chez IBM.

Boris Duda : Après l’école de commerce à Montpellier, où j’ai rencontré François, je me suis spécialisé dans le marketing digital assez naturellement. J’ai toujours beaucoup aimé le côté communautaire qu’offre Internet et mes expériences professionnelles qui s’en sont suivi ont été autant d’occasion de travailler cet aspect-là du marketing digital : d’abord chez Zalando, puis à la FNAC et ensuite chez Nature & Découverte. Quand j’ai quitté Nature & Découverte, j’avais le projet de me lancer comme consultant. C’est à ce moment-là que j’ai retrouvé François à Paris et qu’il m’a présenté Rocambole.

Julien Simon : J’ai commencé par des études de cinéma et j’ai travaillé quelque temps dans cet univers, avant de changer de cap pour devenir libraire pendant presque 10 ans. En 2010, lors de la sortie du premier iPad, j’ai eu l’idée de monter l’une des premières maisons d’édition entièrement digitale. C’était le début du livre numérique.

Comment s’est constituée l’équipe de Rocambole ?

François Delporte : Camille et moi nous sommes rencontrés à Lyon, lors d’une conférence sur la blockchain où nous avions déjà commencé à discuter du projet Rocambole.

Boris Duda : Au départ, je travaillais sur le marketing et la communication, mais sans vraiment faire partie intégrante du projet Rocambole. C’est après l’expérience du Startup Week-end que François et Camille m’ont véritablement invité à les rejoindre. Je me retrouve totalement dans ce projet, ses valeurs et l’équipe.

Julien Simon : J’ai découvert Rocambole sur les réseaux sociaux et je me suis rapproché de l’équipe par moi-même, via LinkedIn. Pour l’anecdote, ils me connaissaient déjà un peu, mais ils se sont bien gardés de me le dire. J’ai insisté pour les rejoindre car je trouvais qu’il y avait chez Rocambole un potentiel immense.

Comment est né Rocambole ?

"Rocambole est né de plusieurs réflexions : d’abord, d’un mémoire que j’ai réalisé pendant mes études sur le roman feuilleton, ce style littéraire publié dans les journaux au 19e et au 20e siècle ; et d’autre part de mes recherches sur les usages du numérique et son impact sur la lecture. En discutant avec François, on s’est dit qu’il y avait une réelle opportunité à remettre au goût du jour ce style ancien grâce aux nouveaux usages technologiques, notamment à travers le smartphone qui est un support accessible facilement pour la plupart des gens, tout en étant peu exploité dans la culture et le divertissement. Le fait d’avoir remporté un Startup Week-end organisé par le Ministère de la Culture sur le thème « Entreprendre dans la culture », nous a conforté dans notre intuition et nous avons décidé de développer le projet." - Camille Pichon

Julien Simon : Rocambole change les règles du jeu de l’édition. Ce ne sont plus seulement les auteurs qui envoient leur manuscrit, mais nous qui leur commandons aussi des textes sur-mesure, « à la demande ». Nous avons ainsi constitué un pool d’une trentaine d’auteurs qui nous permet d’internaliser certaines de nos créations. En somme, nous transposons à l’édition littéraire la façon de travailler des scénaristes.

Qu’est-ce que l’entrepreneuriat pour vous ?

Camille Pichon : Etant issue d’une formation littéraire, je n’étais pas du tout préparée à être entrepreneur. Avant Rocambole, je n’avais pas conscience que c’était une option possible. Aujourd’hui, j’ai créé le poste dont je rêvais pendant mes études. En plus de la liberté que cela procure, c’est plutôt exceptionnel.

François Delporte : J’ai toujours du mal à me voir comme un entrepreneur. D’ailleurs, je parle encore parfois de Rocambole comme d’un « projet ». Pourtant, l’entrepreneuriat est plutôt présent dans mon entourage familial. Je vois surtout dans ce statut la possibilité de pérenniser une entreprise, de la mener le plus loin possible en nous permettant de concrétiser nos projets.

Boris Duda : L’entrepreneuriat est devenu essentiel pour moi aujourd’hui. Je ne me verrais pas revenir à du salariat. Entreprendre, c’est apprendre tous les jours, tester de nouvelles choses.

"Dans notre secteur, l’entrepreneuriat est vraiment devenu une voie intéressante au moment du lancement de l’édition numérique : soudain, lancer un projet d’édition ne nécessitait plus un lourd investissement pour l’impression, le transport, le stockage, etc : il suffisait d’un ordinateur. Et encore aujourd’hui, il y a clairement des opportunités et des possibilités d’innovation.​" - Julien Simon

LA LEVEE DE FONDS

Comment s’est déroulée la levée de fonds ?

François Delporte : L’année 2020 avait mal commencé pour Rocambole. Après notre principal investisseur, c’est notre associé dédié à la partie tech qui nous a abandonné, laissant la version Android de l’application inachevée. Quand le confinement est entré en vigueur, seul le Réseau WeLike était en capacité de digitaliser ses process pour mener une levée de fonds à son terme, ce qui a d’ailleurs été réalisé avec succès.

Boris Duda : C’était impressionnant de voir autant de personnes réunies pour entendre parler de Rocambole. Claire Audin et Marie-Catherine Boinay, les Business Angels du Réseau qui nous ont accompagnés dès le début, nous avaient très bien préparés, notamment à structurer nos idées. La clé de la réussite, selon moi, est de se préparer en se posant toutes les questions possibles pour anticiper les demandes des investisseurs.

Julien Simon : Même si je suis intervenu principalement sur la partie vision et présentation du projet, certains moments ont été compliqués car les investisseurs nous poussent dans nos retranchements, avec des questions qui nous obligent à lever toutes les zones d’ombre. Et c’est très positif : cela conduit à examiner son projet sous toutes les coutures.

Que vous a apporté la levée de fonds auprès de Business Angels ?

Camille Pichon : Nous avons commencé Rocambole avec 30.000€ et quelques subventions. La levée de fonds devait nous permettre de passer à l’étape supérieure, en développant le marketing, le contenu... et avoir un réel impact sur le marché. En levant des fonds avec des Business Angels, notre business a progressé de manière extraordinaire, dépassant clairement nos attentes car au-delà de l’investissement financier, nous avons eu la chance de croiser des Business Angels vraiment pertinents dans leur analyse de notre entreprise, dans leurs suggestions et recommandations. Ils ont un réel intérêt pour la startup et la volonté de la faire grandir avec nous.

Comment se déroulent les Comités Stratégiques ?

Boris Duda : J’ai assisté à deux des trois Comités organisés depuis la levée de fonds. C’est un moment qui permet de prendre du recul et d’avoir un avis extérieur sur l’évolution de la société. Nos Business Angels nous aident beaucoup au quotidien, par leurs conseils avisés, et leurs connaissances de la finance, de la comptabilité, de la technologie... Nous avons d’ailleurs un groupe Whatsapp pour échanger le plus souvent possible. On les sent vraiment avec nous, très impliqués dans le projet.

LES CONSEILS DE ROCAMBOLE A DE FUTURS ENTREPRENEURS EN LEVEE DE FONDS

  1. "Il faut prendre son temps et avoir en tête que les Business Angels sont aussi des collaborateurs, qu’ils apportent bien plus que du financement." - Camille Pichon
  2. "Bien définir son besoin de financement pour lever ce dont il a vraiment besoin, tout en gardant à l’esprit que la valeur d’un Business Angel ne se mesure pas au montant de son ticket, mais à son expertise, son réseau, son expérience... Je lui dirais aussi d’envisager plusieurs pistes pour son financement : investisseurs, mais aussi fonds, subventions..." - François Delporte
  3. "Avoir les idées très claires sur son projet, son marché, sa cible, le montant dont on a réellement besoin et pour quoi faire. Ensuite, il me semble essentiel de s’entourer de personnes qui ont la même vision pour l’entreprise afin de rester alignés sur la stratégie. Enfin, je dirais qu’il faut lever des fonds au bon moment et quand l’intérêt marché est confirmé." - Boris Duda
  4. "Se poser toutes les questions possibles, même celles qui fâchent car c’est bénéfique pour le business. C’est d’ailleurs l’un des retours que nous avons eus de la part des Business Angels lors de la levée : nous donnions l’impression d’avoir vraiment envisagé toutes les questions." - Julien Simon

LES PROJETS

Où en est Rocambole aujourd’hui ?

François Delporte : Aujourd’hui, Rocambole, c’est un épisode lu chaque minute. Notre développement se poursuit sereinement, grâce à la levée de fonds.

Quelles sont les actualités ?

Camille Pichon : Nous avons signé plusieurs auteurs connus et nous collaborons avec des Comités d’Entreprise pour proposer Rocambole aux salariés, ainsi que l’association des Apprentis d’Auteuil pour permettre aux plus démunis d’avoir accès à la lecture. Des collectivités territoriales nous ont également sollicités pour offrir un abonnement Rocambole à leurs citoyens.

En savoir plus sur la levée de fonds de Rocambole

Contact rédaction :

Kathy Percevejo - Kathy.percevejo@welikestartup.fr

Article rédigé en novembre 2020