Manon LE PADELLEC & Céline TAILLARD - Entrepreneuses
Fondatrices Les Cartons / izidore
Initialement Les Cartons, izidore est la première plateforme spécialisée dans la vente/achat de meubles d’occasion. Grâce aux vide-appartements en ligne, acheter des meubles d’occasion devient un jeu d’enfant. Manon et Céline se sont rapprochées du Réseau Investessor et WeLikeStartup en mars 2019 et ont levé 400 000€.
Quel est votre parcours ?
Manon Le Padellec : Avec Céline, on se connait depuis la classe prépa à Brest. Puis on s’est retrouvées à la Rennes School of Business où j’ai obtenu un Master of Science of International Marketing et Céline un MSC of Digital Communication. Nous nous sommes toutes les deux spécialisées et passionnées pour le digital !
Céline Taillard : En école de commerce, on s’est retrouvées par hasard dans la même association étudiante. Manon avait alors un penchant pour les chiffres, exploité dans un premier temps dans la finance et la comptabilité, avant de le mettre au service du marketing. Pour ma part, j’avais toujours eu l’idée de rester dans la communication, mon père ayant travaillé dans la publicité.
Et après l’école ?
Manon Le Padellec : J’ai ensuite travaillé en agence, où je développais les stratégies digitales de grands comptes comme Accor ou Bouygues. Après cette expérience, j’ai décidé de me mettre à mon compte et je me suis lancée comme freelance. J’ai alors collaboré avec différentes startups dans des domaines variés. En même temps, le projet izidore (ex-Les Cartons) me trottait déjà dans la tête.
Céline Taillard : : Après l’école, j’ai travaillé plusieurs années, d’abord chez American Express France, puis en régie publicitaire. Là, j’étais en charge de grands comptes et mettais en place les produits publicitaires vendus par la régie. Ça m’a beaucoup appris sur le web en général et la technicité de la publicité en ligne en particulier.
Comment est née l’idée Les Cartons, maintenant izidore ?
Manon Le Padellec : L’idée m’est venue suite à mes nombreux déménagements, au cours desquels je me retrouvais toujours avec des meubles à revendre et à acheter. A l’époque, il n’existait pas de plateforme qui permette facilement de vendre et acheter du mobilier d’occasion alors que pour le neuf, c’est extrêmement simple. Aujourd’hui, la mission est plus large puisqu’il s’agit d’offrir une nouvelle expérience d’achat de mobilier de seconde main en répliquant les codes du neuf à l’occasion.
Céline Taillard : La dimension écologique du projet était aussi très importante dès le début. Personnellement, j’y suis très sensible. La quête de sens a également motivé le projet : izidore a vocation à répondre à des problématiques réelles. C’est un aspect que nous ne retrouvions pas en agence, où la gestion de grands comptes nous semblait éloignée des préoccupations écologiques et parfois même de la vie réelle.
A quel moment Céline est entrée dans le projet ?
Manon Le Padellec : Je lui ai présenté izidore (ex-Les Cartons) assez rapidement après avoir élaboré les premières ébauches du projet. Nous avions une formation assez similaire mais des expériences différentes, donc nos compétences se sont révélées très complémentaires.
Céline Taillard : Manon avait déjà quelques idées en effet. Nos échanges ont ensuite permis de développer le projet. Avant cela, nous avions toujours gardé le contact, échangeant régulièrement sur nos expériences professionnelles respectives. Quand elle m’a proposé de la rejoindre, nous savions que nous étions sur la même longueur d’onde en termes professionnel, et je n’ai pas hésité à la suivre. Le projet faisait sens pour moi et j’arrivais à m’y projeter. C’est primordial car je pense qu’il ne faut pas faire de concession : il faut y croire à fond et ne pas se lancer par dépit.
Que représente l’entrepreneuriat pour vous ?
Manon Le Padellec : Personnellement, je me suis lancée dans l’entrepreneuriat assez tôt, avec un premier site d’e-commerce de bijoux. Pendant mes études, j’étais membre de la Junior Entreprise à la Rennes School of Business. L’entrepreneuriat a toujours été une évidence, d’autant plus avec izidore qui répond à de réelles problématiques, partagées par un grand nombre.
Céline Taillard : projeter dans un projet qui fait sens. Je connaissais la vie d’entrepreneur par mes parents qui avaient eu leur propre société. De plus, ma formation et mes expériences professionnelles m’avaient fait prendre conscience que l’entrepreneuriat permettait d’aller plus loin que le salariat, en offrant une plus grande marge de manœuvre et d’action. Je savais aussi les risques encourus. Sur ce dernier point, j’ai reçu beaucoup de conseils et de recommandations de mon entourage.
Comment s’est passée la levée de fonds ?
Manon Le Padellec : C’était notre première levée de fonds. Nous avons atteint facilement notre objectif de 400 000€ car nous avons eu la chance de rencontrer dès le départ des personnes qui ont adhéré au projet, aussi bien pour son aspect écologique que la manière innovante dont nous apportions une solution à un problème courant.
Pourquoi avoir sollicité des Business Angels ?
Manon Le Padellec : Céline et moi accordons beaucoup d’importance à la dimension humaine de notre projet et au fait de nous entourer de personnes d’expérience qui peuvent nous accompagner dans le temps.
Céline Taillard : Notre projet s’inscrivait parfaitement dans le cadre d’un accompagnement par des Business Angels : nous recherchions autant du conseil, que du financement.
Comment s’est passé le contact avec les Business Angels ?
Manon Le Padellec : Le contact s’est fait très naturellement. Je me rappelle avoir été agréablement surprise par la passion pour l’entrepreneuriat qui anime les Business Angels. Même si tous nos contacts n’ont pas abouti, nous avons fait de belles rencontres avec beaucoup d’échanges intéressants.
Avez-vous rencontré des difficultés ?
Manon Le Padellec : Je ne sais pas si on peut appeler cela des difficultés, mais ne vivant pas à Paris avec Céline, d’un point de vue logistique, nous avons dû faire en sorte d’organiser nos différents rendez-vous à Paris en plus de la gestion de l’activité d’izidore. Sinon lors des échanges avec les Business Angels, ils n’hésitaient pas à nous challenger sur le projet ou à soulever des points auxquels nous n’avions pas pensé, ce n’est pas une difficulté mais c’est très challengeant et tant mieux ! C’était très pertinent car cela nous a permis d’adapter notre ligne directrice initiale.
Céline Taillard : Effectivement, gérer l’activité en même temps que la levée de fonds, dont le processus est plutôt long, a été compliqué. Face aux Business Angels, nous avons adopté une attitude d’écoute pour transformer positivement chaque remarque et en tirer le meilleur parti possible
Le rebranding a-t-il justement été problématique pour les Business Angels ?
Manon Le Padellec : Non, pas vraiment. C’était évidemment un enjeu majeur, mais nous y pensions déjà avant de nous lancer dans la levée de fonds. Le changement de nom correspondait surtout à un changement de positionnement et les Business Angels l’ont bien compris et nous ont fait confiance.
Céline Taillard : Manon et moi avons longtemps cherché le nom parfait. La réflexion doit surtout tourner autour de la cible, de ses envies, de la façon dont elle va s’approprier ce nom.
Où en est le projet aujourd’hui ?
Manon Le Padellec : Les Cartons est officiellement devenu izidore à la rentrée
2019. Ce changement de nom nous permet de sortir du scope trop restreint du déménagement et de nous préparer à l’internationalisation. En outre, l’équipe s’agrandit : nous sommes à présent 8 collaborateurs.
Céline Taillard : Le nom a été bien accueilli, avec une forte augmentation des annonces et de la participation des membres. Le rebranding nous a donné une occasion de plus d’échanger avec notre communauté de membres. Nous les avons sollicités, ce qui a permis de recueillir plusieurs suggestions d’amélioration, que ce soit sur les fonctionnalités de la plateforme, le paiement ou encore la confiance dans les acheteurs. Et nous sommes ravies d’avoir encore plusieurs nouveautés à annoncer prochainement.
Quelles sont les prochaines étapes ?
Manon Le Padellec : Nous allons nous concentrer sur le produit et son développement. Après le changement de nom, nous allons déployer la stratégie de communication, avec une communication plus vivante et plus humaine que celle des sites classiques de vente de mobilier.